El Niño. Un épisode El Niño d’ici la fin de l’année 2014 ?

F.L
Par F.L 16 Juil 2014 21:55

El Niño. Un épisode El Niño d’ici la fin de l’année 2014 ?

Circulation convective normale de Walker

Circulation convective normale de Walker

Selon un bulletin Info-Niño/Niña publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la probabilité que survienne un véritable épisode El Niño atteint 60% entre juin et août et passe à 75-80% pour la période octobre-décembre.

En se fondant sur les avis des Services météorologiques et hydrologiques nationaux, de nombreux gouvernements ont déjà commencé à se préparer pour l’arrivée d’El Niño, qui est associé à des sécheresses et des inondations régionales dans diverses parties du monde et tend à faire monter la moyenne mondiale des températures en surface.

El Niño se caractérise par des températures de surface de la mer anormalement élevées dans la partie centre-est du Pacifique tropical, accompagnées de configurations spécifiques de la circulation atmosphérique. Ce phénomène naturel se produit tous les 2 à 7 ans et a une incidence majeure sur le climat mondial. Le dernier épisode remonte à 2009-2010.

Les températures dans le Pacifique tropical ont récemment augmenté pour atteindre des niveaux correspondant à une anomalie El Niño de faible intensité mais les conditions atmosphériques (telles que la pression au niveau de la mer, la nébulosité et les alizés) sont restées neutres, ce qui indique que le phénomène, qui dépend essentiellement des interactions entre l’océan et l’atmosphère, n’est pas encore bien installé. Néanmoins, d’après le bulletin Info-Niño/Niña, fruit d’un consensus entre experts du monde entier, il est toujours probable qu’apparaissent des conditions atmosphériques caractéristiques d’un épisode El Niño type à l’échelle du bassin.

Le Pacifique tropical devrait continuer à sa réchauffer dans les mois à venir, avec un pic attendu au dernier trimestre de 2014. L’intensité potentielle d’El Niño reste incertaine mais il semble plus probable qu’elle soit modérée plutôt que faible ou forte.

La diminution des alizés perturbe le cycle de Walker et laisse l'eau chaude se répandre plus à l'Est : c'est El Niño

La diminution des alizés perturbe le cycle de Walker et laisse l’eau chaude se répandre plus à l’Est : c’est El Niño

Un effet de réchauffement

Michel Jarraud, le Secrétaire général de l’OMM, a déclaré que notre compréhension d’El Niño et de la Niña avait fait un grand pas ces dernières années, ce qui avait permis de fournir à la société des services climatologiques très performants. Informés à l’avance, les gouvernements de par le monde ont eu le temps de concevoir des plans d’urgence pour parer aux conséquences qu’aurait l’épisode attendu cette année sur l’agriculture, la gestion des ressources en eau, la santé et d’autres secteurs sensibles au climat. Nous restons vulnérables face à ce phénomène naturel mais, en étant mieux préparés, nous pouvons nous en protéger.

Michel Jarraud a ajouté qu’El Niño occasionnait des phénomènes extrêmes et qu’il avait un effet de réchauffement prononcé. Il est encore trop tôt pour évaluer précisément l’impact d’un tel épisode sur les températures mondiales en 2014 mais, avec l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, nous comptons sur la poursuite de la tendance au réchauffement sur le long terme.

L’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère et le Centre climatologique de Tokyo relevant du Service météorologique japonais, un Centre climatologique régional (CCR) de l’OMM, ont l’un comme l’autre fait état de températures mondiales moyennes record au mois de mai, même sans El Niño.

L’absence de réponse de l’atmosphère jusqu’à présent pourrait s’expliquer par les températures de surface de la mer supérieures à la moyenne dans pratiquement tout le Pacifique tropical et pas uniquement à l’est et au centre. Cette situation pourrait être à l’origine de différences de température entre l’ouest et l’est plus caractéristiques de conditions neutres. À l’extrême est du Pacifique tropical, les températures de surface de la mer sont déjà supérieures à la moyenne depuis mai, entraînant des précipitations supérieures à la normale dans certaines régions de l’Amérique du Sud équatoriale.

Selon les dernières prévisions, les températures de surface au centre du Pacifique tropical devraient augmenter encore au troisième trimestre de 2014, en même temps que l’émergence et l’intensification des conditions atmosphériques associées à El Niño.

Le renforcement des vents étire la zone couverte par la circulation de Walker et la renforce : c'est La Niña

Le renforcement des vents étire la zone couverte par la circulation de Walker et la renforce : c’est La Niña

D’après le consensus qui se dégage des modèles et de l’avis des spécialistes, ce phénomène connaîtra son apogée au quatrième trimestre et persistera jusqu’aux premiers mois de 2015, avant de se dissiper. Après des épisodes de forts vents d’ouest plus tôt cette année, l’enthalpie des couches supérieures du Pacifique tropical, dans le centre et l’est, était bien supérieure à la normale, ce qui augurait d’un épisode marqué. Cependant, la réaction tardive de l’atmosphère et l’absence potentielle d’épisodes de vents d’ouest dans les mois à venir pourraient atténuer l’intensité maximale d’El Niño.

Il convient de souligner qu’il n’y a pas deux épisodes El Niño semblables et que d’autres facteurs modifient également les régimes climatiques. À l’échelle régionale, les perspectives d’évolution saisonnière doivent tenir compte des effets relatifs de la phase d’El Niño/La Niña et d’autres phénomènes influant sur le climat à l’échelle locale. Ainsi, l’état du dipôle de l’océan Indien, ou du dipôle de l’Atlantique tropical (températures de surface de la mer), peut avoir une incidence sur le climat des zones continentales adjacentes.

Des informations applicables au plan local figureront dans les prévisions climatiques saisonnières de portée régionale ou nationale, comme celles élaborées par les CCR de l’OMM, les forums régionaux sur l’évolution probable du climat (FREPC) et les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN).

Une conférence internationale sur le phénomène El Niño/Oscillation australe (ENSO), coparrainée par l’OMM, aura lieu à Guayaquil (Équateur), en novembre 2014. Elle visera à améliorer les prévisions opérationnelles en la matière et à mettre en regard l’étude scientifique du phénomène et ses manifestations régionales, phénomènes extrêmes et incidences.

Pour information:

L’abréviation ENSO désigne le cycle El Niño/Oscillation australe, qui se traduit par des variations interannuelles, dans le Pacifique équatorial, des températures de surface de la mer, des précipitations convectives, de la pression de l’air en surface et de la circulation atmosphérique. ElNiño – terme espagnol signifiant «petit garçon» et utilisé en référence à l’enfant Jésus vu que ce phénomène a été remarqué par des pêcheurs péruviens en décembre – et La Niña représentent les deux phases opposées du cycle ENSO.

El Niño désigne l’anomalie positive des températures de surface de la mer qui se manifeste périodiquement dans la partie centre-est du Pacifique équatorial. C’est la phase chaude du cycle ENSO. La Niña désigne le refroidissement périodique des eaux de surface dans la partie centre-est du Pacifique équatorial. C’est la phase froide du cycle ENSO.

Les fluctuations des températures océaniques pendant les épisodes El Niño et La Niña s’accompagnent, à plus grande échelle encore, de fluctuations de la pression atmosphérique entre l’ouest et l’est du Pacifique tropical connues sous le nom d’Oscillation australe.

Au cours d’un épisode El Niño, le déplacement vers l’est de l’activité orageuse, de l’Indonésie vers le Pacifique central, peut créer des conditions anormalement sèches dans le nord de l’Australie, en Indonésie et aux Philippines. De plus, un déficit pluviométrique se manifeste souvent dans le sud-est de l’Afrique et au nord du Brésil pendant l’hiver boréal. Pendant l’été boréal, les pluies de mousson en Inde sont souvent inférieures à la normale, notamment dans le nord-ouest du pays, ce qui nuit aux cultures. Une pluviosité supérieure à la normale est observée le long de la côte ouest de l’Amérique du Sud tropicale et dans les zones subtropicales d’Amérique du Nord (golfe du Mexique) et du Sud (du sud du Brésil au centre de l’Argentine).

En hiver, les systèmes dépressionnaires de moyenne altitude sont souvent plus actifs que la normale dans l’est du Pacifique Nord. Ils transportent de l’air anormalement chaud dans l’ouest du Canada, en Alaska et dans l’extrême nord de la partie continentale des États-Unis d’Amérique. Les orages sont également plus violents dans le golfe du Mexique et le long de la côte sud-est des États-Unis, d’où une pluviosité supérieure à la normale dans cette région.

Source: Communiqué de presse n°993 – OMM

Photos d’illustration: Wikipedia

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