Sénatoriales 2014. A Saint-Martin, multiplions les possibles …

Sxminfo Antilles
Par Sxminfo Antilles 16 Jan 2014 16:39

Sénatoriales 2014. A Saint-Martin, multiplions les possibles …

170114-senatorialesNous vous avions offert, suite à la démission de Louis-Constant Fleming, une petite mise en perspective des conséquences potentielles de celle-ci. Les commentaires en Off ont été bon train et les plus affûtés ou intéressés ont même reconnu que la théorie n’était pas forcément fumeuse… dans notre élan, nous vous proposons ici un deuxième scénario à peine moins crédible.

Retour sur le cadre réglementaire des élections sénatoriales

Les sénateurs français sont élus au suffrage universel indirect, par un collège de “grands électeurs”, c’est-à-dire les élus issus d’un suffrage universel direct. Le Sénateur de Saint-Martin sera donc élu en septembre 2014 par les 23 conseillers territoriaux + un 24ème électeur représentant le député, celui-ci ne pouvant voter deux fois.

Si les élus ont pour habitude de choisir parmi les leurs le cumulard qui aura le privilège de représenter leur collectivité au Palais du Luxembourg, il faut néanmoins savoir que rien ne les empêche pourtant d’élire un candidat issu de la société civile.

A Saint-Martin, le résultat des prochaines élections sénatoriales, qui se dérouleront en septembre prochain, tiendront aux chiffres suivants :

  • 17 voix RRR
  • 6 voix TDG
  • 1 voix “indépendante” (Jules Charville)

Sachant que “nul n’est élu sénateur au premier tour du scrutin s’il n’a réuni la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix égal au quart des électeurs inscrits”, le candidat devra à Saint-Martin obtenir 13 voix pour être élu au premier tour, ce que seule l’unité du RRR peut garantir. Au second tour de scrutin, la majorité relative suffit. En cas d’égalité des suffrages, le plus âgé des candidats est élu.

Sur la base de ces calculs, les théories peuvent alors être ouvertes et les stratégies mises en place.

Ce qui est “prévu”… mais pas inscrit dans le marbre

Il est posé de longue date, en tous cas depuis qu’il a perdu les élections législatives, que ce serait Guillaume Arnell le futur Sénateur de Saint-Martin. A l’époque, cela devait déjà faire grincer des dents Alain Richardson (qui pourtant n’avait soutenu la campagne législative d’Arnell que du bout des lèvres).

L’inéligibilité de l’ex-président de la collectivité a pourtant imposé une redistribution des cartes en vase clos et entre les trois piliers de la gouvernance issue des élections de mars 2012, il fût semble-t-il convenu que Madame Hanson prendrait le premier fauteuil local pendant que Monsieur Arnell briguerait celui de sénateur en septembre 2014 (d’où l’importance de sortir du procès des AOT sans être sanctionné d’inéligibilité). Rien que là, il y a de quoi tiquer car dans ces conditions, quel avenir politique reste-t-il à Alain Richardson ?

170114-headache1

La présidente en potomitan…

La Présidente Hanson et le VP Arnell forment sans conteste le binôme opérationnel de l’exécutif. Il est donc attendu d’elle qu’elle soutienne logiquement la candidature de son bras droit dont il semble acquis pour tous, et de longue date, qu’il “mérite” légitimement un mandat sénatorial ; mais au nom de quoi au fait ?

Mais ce scénario n’est valide que si le groupe reste parfaitement cohérent. Or, on l’a bien vu lors de la première mandature que lorsque la tête de liste tombe, c’est toute la liste qui est déséquilibrée et cherche un nouveau positionnement. Tel est le cas de la majorité RRR, partagée depuis avril 2012 entre les fidèles à celui qui les a choisis et amenés au pouvoir en 2012 et celle qui détient désormais les clés du bureau présidentiel. Vous en doutez ? Le dernier numéro d’échomag, dans lequel Laurent Fuentes revient largement sur la démission du sénateur Fleming avec ses tripes mais aussi en démontrant qu’à ce niveau de son anatomie quelque chose n’est pas digéré, affiche bien la divergence de position entre la Présidente du Conseil Territorial et le Président du Groupe RRR.

Ainsi, mathématiquement, politiquement, et peut-être aussi personnellement, le meilleur choix d’Aline Hanson pourrait aujourd’hui d’être elle-même candidate aux Sénatoriales, maîtrisant ainsi les dommages collatéraux que provoquerait une lutte ouverte entre les deux hommes forts de la liste RRR de 2012.

170114-Headache2

La TDG à l’arbitrage

D’autre part, c’est certainement la candidate RRR la plus encline a pouvoir recueillir les voix de la TDG menée par un député UMP.  Etant d’ailleurs entendu que le Sénat basculera probablement à droite après les prochaines municipales, Aline Hanson représente en cela même un enjeu au niveau national. Ce niveau de perception nationale de la politique locale a su prouver lors des dernières législatives qu’il savait appuyer les candidatures locales sans prise en compte de l’historique, de la légitimité, avec des objectifs comptables strictement.

Ce qui est certain, c’est que Daniel Gibbs aurait du mal à justifier un vote en faveur de Guillaume Arnell auprès de l’UMP dont il est Secrétaire national. N’oublions pas ici que tout représentant de Saint-Martin au niveau national doit pouvoir s’appuyer sur un groupe de soutien au Parlement s’il souhaite gravir l’échelle de la prise de décision.

Aussi, si Guillaume Arnell était finalement LE seul candidat RRR, la TDG n’aurait sans doute d’autre choix que de présenter son propre candidat. On ne peut en effet imaginer que le groupe s’abstienne dans une élection où le nombre de grands électeurs saint-martinois fait déjà pâle figure au sein des 150 000 grands électeurs concernés par les sénatoriales en France. Si la TDG succombait là à ses habitudes d’abstention face au poids comptable du RRR, cela contribuerait indubitablement à ternir encore plus une image de Saint-Martin qui aurait, au contraire, besoin d’être redorée sur la scène nationale.

170114-Headache3

La théorie dans le feutré…

Un premier bruit a fuité, à peine audible, des couloirs insonorisés qui accueillent les puissants : les conditions de cette élection sont particulières, notamment celle relative à l’accession au fauteuil sénatorial au bénéfice de l’âge. Si pour le moment, un seul candidat se présentait en la personne de Guillaume Arnell, ce dernier serait assuré de la victoire au regard du poids du RRR dans la pesée.

Mais si en plus du Vice-Président Arnell, un second candidat soutenu de l’extérieur par le Père du RRR se présentait, et certains évoquent ici le nom du Président de la seconde Assemblée de la Collectivité de Saint-Martin, alors la Team Daniel Gibbs pourrait proposer un candidat qui disposerait d’infime mais réelle possibilités de victoire dans le cadre d’une triangulaire.

Au second tour, en cas d’égalité entre candidats, alors le plus âgé d’entre eux serait élu : nous vous laissons le soin de gamberger un peu et de faire un effort de mémoire pour deviner qui des éventuels protagonistes présente l’âge le plus respectable. Un indice : l’arrivée du docteur Riboud au sein de la TDG ne détrônera pas en la matière la Conseillère Maud Ascent-Gibbs qui ne craint pas non plus le respect qu’impose l’âge du président actuel du CESC.

Le poids du Conseiller indépendant Jules Charville serait dans ce cas plus important voire même prépondérant mais est-il resté proche de la TDG dont il est issu, a-t-il renoué avec la Présidente, compte-t-il sur l’appui de Raymond Helligar (ex-Président de l’UD) dans sa nouvelle aventure True Hope for Saint-Martin (et l’on sait que Monsieur Helligar est indissociable de Georges Gumbs), serait-il sensible au chant des sirènes d’Alain Richardson ou… oserait-il une candidature isolée ?


Sacré mangé cochon…… On sent que le mal de crâne et l’indigestion vous guettent et nous conclurons donc ici cette seconde théorie sénatoriale avant que de ne vous en proposer davantage, toutes plus invraisemblables les unes que les autres sur le papier, mais sur le papier seulement.

Sxminfo Antilles
Par Sxminfo Antilles 16 Jan 2014 16:39