Gaston Flosse n’est plus le président de la Polynésie française

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Par Autre 6 Sep 2014 19:18

20140101-president_de_la_P550[1]_stdGaston Flosse a perdu le pouvoir vendredi soir, après la notification de son inéligibilité par le haut-commissaire de la République en Polynésie française, a indiqué le service de communication de la présidence locale.

François Hollande avait refusé quelques heure plus tôt la grâce présidentielle à Gaston Flosse. Sa condamnation à quatre ans d’emprisonnement avec sursis, 125 000 Euros d’amende et 3 ans d’inéligibilité avait été confirmée en cassation le 23 juillet, dans une affaire d’emplois fictifs.

Le procès en appel de l’affaire des emplois fictifs avait eu lieu en octobre et novembre 2012. Aux côtés de Gaston Flosse, on y retrouvait d’anciens députés, des maires, des syndicalistes, ou encore des journalistes, tous soupçonnés d’avoir été payés pour assurer la propagande de son parti, le Tahoeraa Huiraatira.
Il était reproché à Gaston Flosse d’avoir embauché en contrat cabinet des personnes qui avaient travaillé dans un service social, dans des mairies ou une radio, beaucoup étant des militants de son parti.

Selon lui, ses démêlés judiciaires sont liés à sa brouille avec Nicolas Sarkozy. Les poursuites se sont en effet multipliées sous sa présidence, alors que ses adversaires politiques le jugeaient “protégé par la justice” sous celle de Jacques Chirac.
Gaston Flosse, 83 ans, est cofondateur du RPR et ami de Jacques Chirac, qui est le parrain de l’un de ses fils.
Le haut-commissaire de la République lui a notifié sa condamnation vendredi soir en mains propres, ce qui entraîne la perte de son mandat de président de la Polynésie française.

Son mandat de sénateur (DVD), en revanche, dépend d’une procédure qui relève du Sénat, du Conseil Constitutionnel et du ministère de la Justice, selon le haut commissariat.
Le rejet de la demande de grâce présidentielle a été transmis par le parquet général, vendredi après-midi. La demande de grâce de Bruno Sandras, un maire polynésien condamné dans la même affaire, a aussi été rejetée.
Gaston Flosse conserve la possibilité de déposer un référé suspension devant le Conseil d’Etat. Mais selon le haut-commissariat, l’inéligibilité du président polynésien est néanmoins immédiate.

Le vice-président Nuihau Laurey va assurer les affaires courantes, jusqu’à l’élection d’un nouveau président par l’assemblée de la Polynésie française. Cette élection est sans suspense : Gaston Flosse a plusieurs fois annoncé que son ex-gendre Edouard Fritch lui succèderait, et leur parti dispose d’une large majorité à l’Assemblée (38 sièges sur 57).

Son élection est prévue dès jeudi prochain.
Edouard Fritch, actuel président de cette assemblée, doit laisser le perchoir au ministre du logement Marcel Tuihani, un autre proche de Gaston Flosse.
Pour sa succession au Sénat, il a poussé les candidatures de l’une de ses élues à l’assemblée, Teura Iriti, et de son gendre, l’avocat Vincent Dubois, la Polynésie disposant de deux sièges de sénateur. Leur élection, fin septembre, ne devrait être qu’une formalité, le parti de Gaston Flosse disposant d’une très large majorité de grands électeurs dans les 48 communes de Polynésie.

Gaston Flosse n’a fait aucune déclaration vendredi soir.
Son principal adversaire politique, Oscar Temaru a réagi en rappelant la proximité entre Jacques Chirac et Gaston Flosse : “Et si M. Chirac était toujours président de la République, que se serait-il passé ? Tout ça encore une fois aurait été étouffé ! Alors je dis bravo M. François Hollande” a-t-il déclaré à la presse locale.
Président de la Polynésie française entre 1984 et 1987, puis de 1991 à 2004, Gaston Flosse a connu neuf ans de traversée du désert, entrecoupée de deux brefs retours au pouvoir, avant d’être réélu en mai 2013.

Une info de TNTV NEWS

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Par Autre 6 Sep 2014 19:18