Confiseries : Couilles de Mammouth

Laurent
Par Laurent 14 Fév 2011 13:52

Confiseries : Couilles de Mammouth

Les problèmes qui touchent actuellement nos établissements scolaires ne doivent pas nous faire oublier que, parfois, ce qui se passe ailleurs est bien plus tragique que chez nous. J’en veux pour preuve cette dramatique affaire relayée par le quotidien “La Provence”. Âmes sensibles s’abstenir…

Délinquance, violence, absentéisme, cela parait finalement bien insignifiant face à cette triste histoire.Un collégien, Flavien ( le prénom n’a pas été modifié ) était à la tête depuis novembre dernier, d’un trafic savamment et délibérément organisé dans l’établissement qu’il fréquente à Sorgues, dans le Vaucluse. Et cela au vu et au su de tout le monde, sans la moindre précaution pour cacher son odieuse activité.Le personnel du collège, intrigué par les files d’attente qui se formaient à la récré ont alors décidé d’en savoir plus et ont mis fin à ce vil commerce. L’élève en question, a donc naturellement été convoqué sine die par la CPE. Celle ci lui a alors signifié froidement le motif de la convocation : “Il y a un problème de sucreries….”Flavien, pris au piège, se livra alors, trop heureux de soulager sa conscience de ce lourd fardeau.

Depuis quatre mois, l’adolescent se livrait à un trafic de confiseries dites “Couilles de Mammouth”, une épaisse boule de chewing-gum qui à la particularité de changer de couleur lors de sa consommation.Quatre boîtes de 36 (pour un bénéfice de vingt huit euros, certaines étant malheureusement vendues à prix coutant ) furent écoulées, aidé en cela par l’entourage même du délinquant. Ces friandises n’étant seulement disponibles que dans la boulangerie du papa ainsi que chez “le marchand de journaux d’à coté”. Une difficulté à se procurer “le produit” pour ses copains d’Entraigues, un village voisin , qui a rendu ce commerce si juteux.

“On traite mon fils comme un délinquant , peste Sandrine Roger , sa maman.”Lundi après midi le proviseur m’a appelé en me disant que mon fils avait été interpellé pour trafic de sucettes et que le principal voulait me voir en urgence.La mère , apparemment peu choquée du comportement inadmissible de son enfant s’enfonce un peu plus : “C’est vrai qu’au début , j’ai pris les choses avec le sourire, il ne vend pas du shit tout de même.C’est un bon élève qui ne pose pas de problème et après tout , il n’est écrit nulle part dans le règlement que l’on ne peut pas vendre de sucettes”.On croît rêver devant tant de mauvaise foi.

Des propos qui n’ont pas plu au proviseur qui lui a notifié par courrier recommandé une convocation au conseil de discipline pour son fils avec la charge suivante : “Commerce illégal dans l’établissement”. “Je sais qu’il risque des jours d’exclusion mais je n’accepterai pas que l’on ne mentionne pas qu’il s’agissait de commerce de sucettes , assure la maman. “Je ne veux pas que cela le suive toute sa scolarité et que l’on pense qu’il a vendu de la drogue. Oui, il a fait un petite bêtise mais tout ceci est complètement disproportionné. Des heures de colle auraient suffi. Ben voyons…

Le dernier mot revient au courageux Principal, Jean Pierre Lahutte (le nom n’a pas été modifié non plus).”Le problème que pose cette affaire , c’est de savoir où est la limite.Si on tolère aujourd’hui qu’un collégien puisse vendre des sucettes , demain ,ce sera quoi ? des téléphones portables , des tomates ?”.Nous connaissons tous cet impitoyable engrenage .Une sucette, un portable et puis on passe à la Kalachnikov et au trafic d’organes sans oublier les traditionnelles machines à sous, si typiques dans ce joli coin de France.Monsieur le Proviseur, merci d’avoir sauvé cette pauvre âme ainsi que les victimes qu’elle aurait pu faire sans votre salvatrice intervention.

Cambrai n’a plus le monopole des Bêtises…

Laurent

 

Laurent
Par Laurent 14 Fév 2011 13:52