Valérie Trierweiler et l’interview magique

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Par Autre 3 Oct 2012 11:14

Valérie Trierweiler et l’interview magique

En renonçant à son émission de télévision et en confiant son regret du tweet, la première dame espère redorer son blason. &nbsp;</p>
<p><strong>Valérie Trierweiler “regrette” son tweet, “une erreur”.

Comment redevenir une femme normale quand on est devenu un personnage de conte de fées, d’abord une princesse, le 6 mai, puis une sorcière, le 12 juin, en expédiant un tweet en forme de pomme empoisonnée ? Valérie Trierweiler s’y emploie en donnant une interview à “Ouest France”, le journal de son enfance. La première dame, née Massonneau, a grandi à quelques lieues d’Angers, dans un modeste pavillon du quartier Monplaisir. Une famille nombreuse de six. Quoi de plus normal, à l’heure d’une introspection, que de revenir sur le territoire de l’enfance ? En répondant à nos excellents confrères de l’ouest, Valérie Trierweiler a sans doute voulu signifier sa désapprobation à la presse parisienne qui l’a tant malmenée. “Elle a surtout choisi le premier quotidien de France”, s’insurge le journaliste Arnaud Wajdzik, récipiendaire de l’interview scoopique. Soit.

Ce repli sur cette terre de mémoire qui, elle, ne ment pas manifeste aussi un renoncement au monde cruel des adultes. Valérie Trierweiler annonce qu’elle n’apparaîtra plus dans l’étrange lucarne de Direct 8. “Nous avons discuté de cet entretien depuis le mois de juillet, explique Arnaud Wajdzik. Au départ, j’avais compris qu’il s’agissait d’annoncer son retour à la télévision…” Changement de programme ! Elle qui a tant bataillé pour s’imposer d’un microcosme incurablement balzacien, affiche donc son sacrifice. Elle se retire – un peu ! – du monde factice des médias : ses apparitions n’en seront que plus magique et moins polémique, espère-t-elle. “Nous avions imaginé un ou deux documentaires à l’année sur des grandes causes comme l’éducation des petites filles (…) Je n’oublie pas la chance dont j’ai bénéficié dans la vie. Il est temps pour moi de rendre, en me mettant au service des autres. Des enfants en particulier.”

Un conte de fées, mais quelle morale ?

Pour la première fois depuis le tweet fatidique, la compagne de François Hollande confie avoir commis “une erreur” qu’elle dit regretter. Elle croyait être restée une “citoyenne ordinaire”, argue-t-elle. Pouf ! D’un coup de baguette enchantée, elle s’était transformée en première dame. “Je n’avais sans doute pas pris toute la mesure des exigences de cette tâche”, dit-elle à “Ouest France”. Ainsi sa bévue n’aurait consisté qu’à s’exprimer librement alors qu’elle était investie d’une nouvelle responsabilité. Une simple faute de communication, en somme. Là s’arrête le remord de Valérie qui ne dit mot des dommages qu’elle a pu infliger à autrui…

Le passage par l’enfance ne suffit pas toujours à retrouver l’innocence. Les fables se terminent toujours par une morale. Celui du président et de ses deux femmes n’a pas livré la sienne. “Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu’exige notre passage de l’immaturité à la maturité”, écrivait Bruno Bettelheim, le psychanalyste de Blanche neige.

Source: NouvelObs par Sylvain Courage

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Par Autre 3 Oct 2012 11:14