C.C.N. : Faut-il avoir peur de Hollande ?

Sxminfo Antilles
Par Sxminfo Antilles 8 Mai 2012 14:07

C.C.N. : Faut-il avoir peur de Hollande ?

Le peuple français, aidé en cela par quelques centaines de milliers de votants «français» colonisés des Caraïbes et de l’Océan Indien, a décidé de se débarrasser de Nicolas Sarkozy. L’ex-président français, investi depuis 2007, s’était fait le défenseur du capital financier international.

Au cours des cinq dernières années, Sarkozy a accompli avec ténacité et application ses missions : enrichir les plus riches, en accroissant la pwofitasyon sur les plus pauvres. La soi-disant «crise du capitalisme» n’étant qu’un prétexte pour entreprendre une restructuration de l’appareil de production capitaliste au niveau international. De plus, Sarkozy s’est approprié les thèses racistes, xénophobes du Front national. Sarkozy devait être éjecté. Il l’a été.

Dans les dernières colonies françaises où les effets de la crise se font sentir encore plus cruellement depuis la fin de l’année 2008, comme les témoignent les mouvements sociaux, en Martinique, en Guadeloupe ou en Réunion, les relais locaux de Hollande ont tous fait croire que LA solution résidait dans un vote franco-français. Mirages.

Qu’on ne se fasse aucune illusion, François Hollande est un social démocrate. Les derniers naïfs des dernières colonies françaises s’apercevront très vite que le nouveau président devra s’atteler à gérer «au mieux» la crise du capitalisme étatique français. En conséquence, en France, les classes les plus pauvres vont donc continuer à s’appauvrir, les mesurettes que prendra le gouvernement Hollande ne pourront en aucun cas, modifier la donne. Il n’y aura pas de miracle. Le peuple des travailleurs français, qui a pourtant bien fait de se débarrasser de Sarkozy, ne sera guère mieux loti.

Dans les dernières colonies, la crise va s’accentuer. Que Lurel ou Taubira soient ou non ministres de Hollande ne changera absolument rien. Tout cela, c’est encore de la poudre aux yeux, car dans le contexte actuel, la « Gauche » française et ses relais dans les colonies n’ont ni les moyens, ni la vocation de renverser le système capitaliste-colonial. Ils nous diront sans cesse qu’ils n’ont pas été élus pour cela, et c’est vrai.

Alors, il faudra se contenter de quelques décrets-vèglaj que Hollande devra prendre très prochainement : Lélé pou gaga vwè !

Hollande veut par exemple, « geler » pour trois mois les prix des carburants .Très bien. Et après ?

Dans les colonies, on se souvient qu’au lendemain de la grève de LKP, des mesures similaires avaient été prises… Que sont-elles devenues ? Ceux qui, ici, ont voté Hollande poseront des questions légitimes et attendront des réponses.

Ainsi, Victorin Lurel qui, depuis 2008, n’a cessé, à chaque hausse du prix des produits pétroliers, de réclamer «plus de transparence et une révision des conditions de fixation des prix » est très attendu sur cette question. Qu’adviendra-t-il du monopole de la SARA ?

Les accords Bino seront-ils enfin appliqués ?

Les pwofitan de l’import export, ceux qui font valser les étiquettes dans la grande distribution, seront-ils contrôlés ?

Les deux dernières usines à sucre de la Guadeloupe seront-elles « sauvées » ? L’épandage aérien sera-t-il enfin interdit ?

Quel avenir pour les hôpitaux de Marie-Galante et de Capesterre Belle Eau ?

Hollande se proclame le président de la jeunesse. Pourra-t-il créer des emplois pour la masse de nos jeunes chômeurs ? (56 %)

Sarkozy s’était dit, lui, « président du pouvoir d’achat ». On connaît la suite…

Hollande peut-il changer l’article 72-3 de la Constitution de son pays qui a fait de notre peuple une « population » au sein du peuple français ? C’est non.

De manière très lucide, nous croyons que le social-démocrate François Hollande ne pourra, en aucun cas, résoudre les problèmes majeurs des dernières colonies.

Sa doctrine d’une République « une et indivisible » (Article 1) est contraire au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il ne faudra donc pas attendre de Hollande qu’il détruise le système colonial, car pour lui et ses relais, nous, les derniers colonisés, nous sommes des Français. Point à la ligne. Game over !

Il appartient à tous les patriotes, tous ceux qui, depuis des décennies, se battent pour éradiquer le système colonial, de ne pas, comme en 1981 (sous Mitterrand), se laisser endormir par les promesses des Sociaux-Démocrates.

Il faudra donc intensifier, voire radicaliser la lutte pour l’indépendance nationale. Très vite, on s’apercevra que le système colonial, qu’il soit sarkoziste ou hollandiste, utilise les mêmes armes pour se maintenir en place.

Rendez-vous dans un peu mois d’un an pour le bilan des 300 jours du système Hollande. Ce ne sera pas triste !

Caraib Creole News – Danik I. Zandwonis

Sxminfo Antilles
Par Sxminfo Antilles 8 Mai 2012 14:07