Business: Facebook a perdu un ami, l’annonceur General Motors !

F.L
Par F.L 16 Mai 2012 07:42

Business: Facebook a perdu un ami, l’annonceur General Motors !

Le logo de Facebook Mladen Antonov afp.com

Alors que les investisseurs se bousculent pour participer à l’introduction en Bourse de Facebook, le réseau social en ligne vient de perdre un gros annonceur !

Le constructeur automobile américain General Motors a ainsi fait savoir hier qu’il n’achèterait plus d’espaces publicitaires sur Facebook, estimant que ces annonces n’avaient que “peu d’impact sur les consommateurs”. L’an dernier, GM aurait ainsi contribué pour 10 Millions de Dollars au chiffre d’affaires publicitaire de Facebook, selon les sources citées par le ‘Wall Street Journal’, premier média à révéler cette défection sur son site internet… Le no1 mondial de l’automobile ne compte toutefois pas tourner entièrement le dos à Facebook, qui reste un important vecteur de communication selon lui. GM prévoit ainsi d’étendre ses efforts de marketing à travers le contenu affiché sur ses pages gratuites sur Facebook.

Cette information ne suffira sans doute pas à gâcher la première cotation de Facebook, prévue vendredi sur le Nasdaq sous le mnémonique “FB”. Mais elle tombe plutôt mal, car elle illustre concrètement les questions que se posent bon nombre d’annonceurs sur l’efficacité de ce média, et la crainte déjà évoquée par certains analystes financiers d’une surestimation des recettes publicitaires potentielles du groupe dans les prochaines années. Rappelons qu’au premier trimestre, le bénéfice net de Facebook a baissé de 12% à 205 M$, pour un chiffre d’affaires de 1,06 Md$, en hausse de 45%. Ce rythme de croissance a néanmoins ralenti par rapport au trimestre précédent (+55%). La fourchette d’introduction valorise le groupe près de 100 fois ses bénéfices sur les 12 mois achevés au 31 mars dernier (972 M$) et 25 fois son chiffre d’affaires annuel (4 Mds$ au 31 mars 2012). Des ratios jugés trop élevés par… 79% des investisseurs interviewés il y a quelques jours par l’agence ‘Bloomberg’ (panel de 1.253 gérants de portefeuille).

Malgré ces doutes sur la valorisation, la demande d’actions Facebook semble dépasser les attentes, et le groupe pourrait être valorisé à plus 100 Milliards de Dollars lors de l’introduction, la plus importante jamais réalisée dans la sphère Internet… Le groupe a fait savoir hier qu’il avait relevé la fourchette de prix de son action à 34$-38$ contre 28$-35$ auparavant, et aurait aussi décidé d’augmenter de 25% le nombre de titres mis en vente, ce qui pourrait lui permettre de lever jusqu’à 16 Mds$ lors de l’opération, selon des sources citées par ‘Bloomberg’. Certains investisseurs semblent en tout cas prêts à tout pour mettre le réseau social dans leur portefeuille. Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple, notamment, a déclaré lundi sur ‘Bloomberg TV’ qu’il “investirait dans Facebook quel que soit son prix d’introduction”.

effervescence et désaccords avant son entrée en Bourse

De la tenue vestimentaire de Mark Zuckerberg aux estimations sur la valeur de l’entreprise, tout est sujet à débats…

L’entrée en Bourse imminente de Facebook provoque une effervescence maximale, le moindre détail prêtant à controverse, y compris la tenue vestimentaire du jeune PDG Mark Zuckerberg, au moment où le groupe lui-même multiplie les annonces.

Du côté des analystes, on trouve des estimations diamétralement divergentes quant à la valeur de l’entreprise californienne âgée de 8 ans. Les médias aussi sont divisés, certains affirmant en fin de semaine que l’offre d’actions était déjà sursouscrite, d’autres qu’elle peinait à trouver preneurs.

Quelle utilisation de l’argent gagné

Le 3 mai, Facebook a annoncé que plus de 337 millions d’actions seraient mises à prix entre 28 et 35 dollars, la première cotation sur le marché Nasdaq étant officieusement attendue le 18 mai. 50 millions d’actions supplémentaires pourront être mises sur le marché en cas de fort intérêt.

L’opération valoriserait le groupe entre 70 et 87,5 milliards de dollars, et jusqu’à près de 97 milliards de dollars en comptant toutes les stock options qui pourront être exercées d’ici un à deux ans. C’est bien plus que la valorisation de 23 milliards de dollars de Google lors de son entrée en Bourse en 2004 – passée aujourd’hui à quelque 200 milliards de dollars.

Risque de frénésie dépensière

Facebook pourrait récupérer quelque 5,6 milliards de dollars dans l’opération (5 autres milliards revenant aux actionnaires actuels), mais n’a pas précisé l’utilisation qui en serait faite. Ce que les plus de 900 millions d’utilisateurs du site communautaire espèrent, c’est que «Facebook continuera à innover et à rendre le service plus intéressant et plus important», estime l’analyste Tim Bajarin, chez Creative Strategies.

Mais l’entreprise va aussi fonctionner avec des employés qui ont longtemps été rémunérés en actions, et qui deviendront millionnaires du jour au lendemain – à commencer par Mark Zuckerberg, qui fête ses 28 ans lundi et s’est assuré plus de 53% des droits de vote – avec des conséquences difficiles à mesurer. «Quand une série de gens dans une entreprise donnée reçoivent un paquet d’argent, ça fait des comportements bizarres», assure l’analyste indépendant Rob Enderle. Par le passé, on a vu des nouveaux millionnaires quitter l’entreprise qui avait fait leur fortune, ou se livrer à d’étranges frénésies dépensières.

Zuckerberg énerve le monde de la finance

Mark Zuckerberg, lui, semble déjà excentrique dans le monde de la finance: il a été critiqué la semaine dernière par des analystes choqués de le rencontrer vêtu de son éternel sweat-shirt à capuche, plutôt que d’un classique costume. «Ce n’est pas ce qu’il y a de plus intelligent à faire, estime Rob Enderle, ça énerve des gens qui ont les moyens de faire rater l’entrée en Bourse.»

Sur le fond, Mark Zuckerberg a dû faire face à des questions sur sa stratégie, après une série d’onéreuses acquisitions: la start-up de photos sur portables Instagram pour un milliard de dollars, un lot de brevets pour plus de 500 millions de dollars, et, la semaine dernière, la startup Glancee. Selon les médias, l’acquisition d’Instagram a piqué la curiosité de la Commission fédérale du commerce (FTC), qui aurait ouvert une enquête. Facebook a refusé de commenter cette information.

Les annonces continuent

De nombreux analystes estiment que Facebook devra dorénavant être plus circonspect, ou en tous cas préparer les investisseurs avant de gros investissements stratégiques. «Une fois qu’une entreprise est cotée, il y a des responsabilités fiduciaires», explique Tim Bajarin.

Reste que la semaine dernière encore, Facebook a continué à faire l’actualité: Microsoft a annoncé une intégration plus poussées des informations du site communautaire dans son moteur de recherche Bing, et vendredi Facebook a confirmé qu’il allait à son tour lancer un service de stockage en ligne, à la suite de Google, de Dropbox et d’autres. «Mark (Zuckerberg) veut que Facebook soit connecté à toutes sortes d’autres sites, et un afflux de cash peut soutenir ce modèle», estime Tim Bajarin.

Sources: Finance  Plus & AFP

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