Pour autant, localement, l’idée avait séduit et inspiré : commission Ad’hoc, mission parlementaire, CESC, CCISM… se sont immédiatement emparés du sujet et entendent bien proposer une nouvelle version de la loi organique qui soit mieux adaptée à nos spécificités, à la lumière de l’expérience et des nombreuses gouvernances déjà vécues. Même si aucun calendrier n’a été posé, le sujet reste d’actualité à Saint-Martin, en tous cas dans les textes tel le Joker que nous aurait légué notre ancien député / ministre.
En attendant, notre voisine est comme à l’accoutumée passée à l’action et c’est ce Jeudi 29 Janvier que sera examinée en première lecture une proposition de loi organique portant diverses dispositions relatives à Saint Barthélemy.
Motivée par le fait que “les auteurs de la proposition de loi considèrent que des ajustements du statut se révèlent nécessaires dans un souci d’une meilleure adaptation à la réalité locale”, cette proposition de loi organique a été déposée par le Sénateur UMP de Saint Barthélemy, Michel MAGRAS le 17 avril 2014.
La dite proposition de loi propose notamment de :
Même si on peut déjà deviner que le texte subira quelques amendements liés à la souveraineté républicaine, on peut tout de même affirmer que Saint Barthélemy nous fait ici un beau pied de nez en termes d’efficacité et constance.
D’autre part, même si localement on peut manger sa carte le matin, rejoindre le parti opposé dans la journée, nier le poids des partis nationaux sur le sol saint-martinis, avant de retourner au bercail à la veille des échéances, nous avons ici l’illustration qu’au niveau national, faire partie d’un groupe politique – si possible majoritaire, est d’importance capitale en particulier au Parlement. Ira-t-on jusqu’à regretter l’époque où les lois des deux collectivités obtenaient un quittus du groupe UMP leur permettant d’être présentées par le tandem Magras – Fleming?
En marge, l’on peut d’ores et déjà imaginer la complexité de l’exercice auquel devra se livrer le député des deux îles lorsque le texte devra être défendu devant l’assemblée nationale, entre satisfaction et dévouement pour la Collectivité qui l’aura élu et amertume de la stérilité de “sa” mission parlementaireAMP et celle de la commission Ad’hocAMP du conseil territorial dédiée au toilettage. Or, en homme de parti(s) désormais aguerri, Daniel Gibbs sait que, à l’heure où le PS perd la majorité absolue à l’Assemblée nationale, où le nouveau président de l’UMP doit séduire encore plus (face à un président de la république revigoré), la bonne conjonction aurait été… maintenant.