Réserve Naturelle. Une cérémonie de voeux qui manquera d’écho

C’est dans leurs nouveaux locaux à Anse Marcel que Harvey Viotty, Président de la RN ; Nicolas Maslach, Conservateur et Romain Renoux, Responsable du pôle coopération régionale et animation pédagogique recevaient leurs invités parmi lesquels le Préfet Philippe Chopin, le Député Daniel Gibbs, le Vice-Procureur Flavien Noailles, le Représentant du recteur Jean-Marie Jespère, le Capitaine de gendarmerie Sylvain Jouault et des représentants de la PAF avaient répondu présents.

Entre enjeux environnementaux, actions de coopération, et les nombreux projets 2014 en cours de finalisation sur lesquels nous aurons très prochainement l’occasion de revenir, cette cérémonie a surtout eu l’énorme mérite de mettre en exergue le potentiel de Saint-Martin en la matière. En effet, en se décalant un peu du protocole des discours officiels, il est évident que les actions mises ou pouvant être mises en place par et autour de la réserve portent intrinsèquement de véritables pistes de développement du territoire qu’elles soient touristiques, urbanistiques, scientifiques ou en terme de formation et d’enseignement notamment.

Au regard de ces problématiques, il apparaît alors regrettable que l’auditoire fut aussi peu nombreux puisque que composé d’à peine 20 personnes, employés de la Réserve compris. Il est vrai, qu’en plus de sa naissance douloureuse à Saint-Martin, la Réserve se heurte vraisemblablement aux murs du passé, des habitudes, de la méconnaissance, des dissonances de méthodes… qui entraînent une sorte de diabolisation d’une part, et une absence de volonté de coopérer d’autre part. Pourquoi naissance douloureuse ? Car il est toujours complexe que de venir poser des contraintes notamment en termes d’urbanisme sur des espaces dont les propriétaires ou propriétaires supposés pensaient pouvoir disposer librement à un moment où l’immobilier saint-martinois s’envole.

C’est d’ailleurs notamment ce trait, cette capacité à rayonner positivement, que le Préfet Chopin n’a pas manqué de souligner lors de sa prise de parole. S’il a reconnu le rôle que jouait la Réserve en dehors des frontières, “à l’international”, en véhiculant une image de Saint-Martin responsable et consciente en matière de patrimoine et d’environnement, Philippe Chopin a également insisté sur la nécessité de “faire accepter la Réserve par la population”. A cet égard, le Représentant de l’Etat a étayé son propos en relevant l’absence des élus de la Collectivité à cette cérémonie, mis en parallèle avec la “sur-repreprésentation” des services de l’Etat, selon lui, “symptomatique de l’intérêt porté à la Réserve”.

Souhaitons donc qu’en 2014 la Réserve Naturelle sache trouver les voies (ou la voix) qui lui permettront de développer des actions en cohérence avec le territoire, son environnement, son patrimoine, ses besoins mais également sa population et ses élus. Si l’on s’inspire de modèles existants, c’est un travail de longue haleine puisque la conscience environnementale et son intégration dans les politiques publiques à l’échelle locale ne sont réalités en métropole que depuis les années 80/90 après 15 ans de militantisme… Rome ne s’est pas faite en un jour mais avait au moins l’assentiment des romains !