NOTRE JEUNESSE AURA LE DROIT DE NOUS JUGER: PREMIÈRE PRISE DE POSITION DE L’UNION POUR LA DÉMOCRATIE.
Marigot, le 15 avril 2011. – L’Union pour la démocratie vient de publier un premier manifeste intitulé « Notre jeunesse aura le droit de nous juger». Dans un texte fouillé et analytique, l’UD s’attaque ainsi à une des plus graves problématiques que la société saint-martinoise doit affronter : une jeunesse laissée au quasi abandon par la Collectivité et l’État!
Ce manifeste, signé par le président de l’UD, Daniel Gibbs, au nom du Bureau composé d’Annette Philips, de Jean-David Richardson, de Rémy Williams , Myriam Hérault et de Stéphane Habichdobinger, est disponible, in extenso sur le Face Book de l’Union ainsi que sur demande à la permanence du Mouvement.
«Notre manifeste, a déclaré Daniel Gibbs, est le fruit de nombreuses rencontres de travail avec plus d’une cinquantaine de jeunes de Saint-Martin depuis quelques mois, ainsi que de discussion avec les représentants de plusieurs associations jeunesses de l’île, des enseignants et intervenants sociaux. Nous sommes fiers de ce premier travail de proposition qui sera suivi par d’autres tout au courant de la présente année. L’UD a été formée pour écouter et proposer afin de préparer les changements nécessaires pour que Saint-Martin grandisse au profit de tous.»
Voici quelques extraits du manifeste :
Parents, citoyens et élus, cela nous attriste au plus haut point de constater que notre volonté politique, face à une problématique sociale aussi complexe et difficile, n’est malheureusement pas aussi forte qu’il le faudrait. Pour autant, nous croyons que l’heure n’est plus aux regrets, ni à la mise à l’index, mais bel et bien à l’action. Et c’est véritablement dans cet esprit-là que l’UD apporte sa modeste contribution à ce criant besoin.(…)
Beaucoup trop de nos jeunes sont confrontés à des difficultés qui les dépassent. La plupart du temps, ils quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification dès 16 ans et entament, pour certains, une rupture avec leur famille, les précipitant vers une rupture sociale. S’ils peuvent constituer une vraie « poudrière sociale », ils représentent aussi et surtout, pour Saint-Martin, un potentiel humain et un enjeu social évident.(…)
Les enjeux politiques et sociaux actuels nous commandent de prendre un nouvel élan et d’adapter notre cap au contexte particulier dans lequel nous évoluons aujourd’hui..(…)
Pour répondre à l’enjeu majeur de l’éducation, nous devons lutter contre l’illettrisme. C’est l’un des principaux freins à la réinsertion et à l’employabilité. C’est aussi, assurément, une source immense de frustration qui peut se traduire par des accès de violence pour ceux qui se sentent dépourvus des savoirs de base.(…)
Pour lutter efficacement contre l’illettrisme, compétence d’Etat, il conviendrait de demander et d’accompagner un plan local spécifique pour Saint-Martin à l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Nous pourrions par exemple, ouvrir le lycée en dehors de heures de cours afin d’y accueillir et y organiser des cours du soir à destination de ces publics.(…)
Nous devons aussi et surtout lutter contre le décrochage scolaire. C’est la mission de l’Education nationale qui doit assurément faire beaucoup mieux qu’aujourd’hui en ce domaine. Mais, nous pouvons l’y aider à travers deux dispositifs: par exemple dupliquer la bonne pratique développée par le Réseau scolarité insertion de Guadeloupe, qui développe une méthode d’accompagnement social appliquée à la prévention de la déscolarisation précoce.(…)
Il est urgent de créer des lieux d’accueil de jeunes en situation d’exclusion et d’addictions, voire de délinquance type : Point d’accueil et d’écoute des jeunes (PAEJ), Point Information Jeunesse, clubs de prévention spécialisée…Dans la même logique, nous devons étudier avec l’Etat et les acteurs associatifs les conditions de création dans les délais les plus courts possibles d’un Centre d’hébergement de réinsertion sociale (CHRS) supplémentaire spécifiquement dédié aux jeunes.(…)
Pour ce qui est des jeunes qui, hélas, ont versé dans la délinquance, que la prison transforme trop souvent en les rendant plus durs à la sortie, expérimenter un encadrement de type militaire devrait être tenté, Un environnement militaire ou, à tout le moins, professionnel, serait de nature à remettre le pied à l’étrier de jeunes qui ont perdu le sens des valeurs et celui des notions du bien et du mal. L’Etat et la Collectivité doivent donc rapidement s’attacher à créer un centre éducatif renforcé et fermé et à mettre en place une antenne locale des services de probation de la justice, tout en développant les interventions de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Saint-Martin.(…)
Le RSMA, même s’il s’adresse à d’autres publics, est unanimement reconnu pour ses résultats et pour sa capacité à proposer une colonne vertébrale aux jeunes qui y sont en formation. C’est un encadrement de type militaire et nous avons hâte que l’antenne locale démarre.(…)
Nous devons par ailleurs multiplier les initiatives permettant de créer des activités et des emplois pour les jeunes avec peu ou pas de qualification.
Pour autant, il faut bien avoir conscience que toutes ces mesures n’auront un impact significatif et les financements nécéssaires, que si elles bénéficient parallèlement du dynamisme d’une économie en croissance qui crée des entreprises, de l’activité et des emplois dans le secteur marchand.(…)
La croissance ne se décrète pas. Elle est souvent une affaire de confiance. Dans un monde en compétition permanente, tout compte et en particulier notre image. Notre destination touristique ainsi que nos dispositifs de défiscalisation ne sont plus aussi attractifs qu’auparavant et cette attractivité moindre est aggravée par notre niveau d’imprécision en matière de fiscalité. Chacun doit le comprendre. L’investissement direct étranger encadré et planifié est le seul mode de développement économique local viable en termes de croissance pour des petits territoires insulaires comme les nôtres.
Or, nous avons plus que jamais besoin de croissance, qui peut être aussi stimulée par l’action publique, mais en utilisant de vrais outils.(…)
Saint-Martin n’est pas condamnée à des fatalités absurdes qui brident ses talents, ses élans et ses réussites. Fatalité du chômage de masse; fatalité de la violence faite aux personnes, et aux biens; fatalité de l’exclusion, notamment pour une partie sans cesse grandissante de notre jeunesse; fatalité de l’accroissement des inégalités; fatalité des antagonismes entre les différentes composantes de notre société si riche et si diverse; fatalité, pour tout dire, de l’échec.(…)
Si nous nous sommes engagés en politique, pour certains depuis dix ans , c’est précisément parce que nous croyions et croyons encore plus que jamais qu’il n’existe en réalité qu’une seule catégorie de fatalités : celles auxquelles on se résout sans les combattre. Il faut répéter et se souvenir de cette phrase de Sartre : « L’important, ce n’est pas ce qu’on a fait de nous. L’important, c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous».(…)
Nous sommes convaincus que nous disposons en nous-mêmes des talents, des forces et des énergies dont nous avons besoin pour progresser, pour nous développer et pour offrir un avenir meilleur à nos enfants. Ce qu’il nous manque, c’est de savoir unir ces talents, ces forces et ces énergies. Ce qu’il nous manque, ce sont des ferments d’unité. (…)
Les femmes et hommes politiques que nous sommes, conscients de notre responsabilité devant l’histoire et devant ces jeunes, ne peuvent se résoudre et ne se résoudront jamais à perpétuer cela. Nous avons tous, parents, jeunes, moins jeunes, entreprises, églises, le devoir de faire davantage pour notre pays ! Un Saint-Martin si divers qu’il en oubli parfois d’être uni…Nous avons le devoir d’être des ferments d’unité. Nous avons le devoir de répéter inlassablement que nous n’arriverons jamais à rien de durable et de juste si nous ne travaillons pas ensemble: l’employé et le patron, « blanc», «noir», « saint-martinois de souche», « métros », « caribéens », le professeur et l’élève, l’élu et l’électeur, l’Etat et la Collectivité, la majorité et les minorités.
Ce pays, nos parents l’ont construit ensemble et ils nous l’ont légué pour le faire prospérer avec ceux qui, en chemin, viennent à nous, en nous apportant leur richesse et leurs talents. Ce pays ,ils ne nous l’ont pas légué pour nous perdre en querelles stériles de propriété ou en procès en responsabilités.(…)
Source : Union pour la démocratie
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Parents, citoyens et élus, cela nous attriste au plus haut point de constater que notre volonté politique, face à une problématique sociale aussi complexe et difficile, n’est malheureusement pas aussi forte qu’il le faudrait. Pour autant, nous croyons que l’heure n’est plus aux regrets, ni à la mise à l’index, mais bel et bien à l’action. Et c’est véritablement dans cet esprit-là que l’UD apporte sa modeste contribution à ce criant besoin.
Beaucoup trop de nos jeunes sont confrontés à des difficultés qui les dépassent. La plupart du temps, ils quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification dès 16 ans et entament, pour certains, une rupture avec leur famille, les précipitant vers une rupture sociale. S’ils peuvent constituer une vraie « poudrière sociale », ils représentent aussi et surtout, pour Saint-Martin, un potentiel humain et un enjeu social évident.
Les enjeux politiques et sociaux actuels nous commandent de prendre un nouvel élan et d’adapter notre cap au contexte particulier dans lequel nous évoluons aujourd’hui.
Disons le franchement, il est des enjeux qui appellent de nous, la responsabilité, la mise en sourdine des attitudes et combats politiques personnels pour faire prévaloir l’essentiel. C’est pourquoi nous comptons faire la proposition au Conseil Territorial, de demander à l’Etat la révision du Contrat de projets Etat/Collectivité, de façon à inverser la ligne actuelle qui est de limiter très drastiquement l’accompagnement de l’Etat au financement de projets d’infrastructures.
On nous rétorquera certainement par l’argument voulant que le carcan des compétences ne permet pas de changer les choses… Eh bien nous croyons qu’il faut en faire abstraction lorsqu’il s’agit de sujets brûlants. Et il en est un que nous devons placer au premier rang de nos préoccupations : celui de la jeunesse et, en particulier, celui de la jeunesse en déshérence.
Chacun le perçoit, nous avons une grande majorité de notre jeunesse livrée à elle-même, démunie, sans perspective, la plupart du temps sans formation ou sans maîtrise des savoirs de base, basculant parfois dans la violence et les addictions. Les causes de ce phénomène sont, il est vrai, multiples et s’il n’est plus temps de se rejeter les responsabilités, il est en revanche plus qu’urgent de se mobiliser.
Ici, de nos jours, une grande majorité de nos familles sont monoparentales. Et dans la moitié de ces familles, c’est une femme avec ou sans emploi qui doit faire face, seule. Nos services concernés (jeunesse, Mission Locale…) quant à eux, constatent une augmentation sans cesse continue du nombre de jeunes en premier accueil. Et, c’est sans compter ceux qui ne sont inscrits nulle part et qui pourraient être eux-mêmes plusieurs centaines, voire plusieurs milliers.
Les acteurs sur le terrain sont unanimes: nous sommes en présence d’une poudrière sociale. « Certains jeunes sont des grenades dégoupillées », confiait, il y a quelques jours, une travailleuse sociale de Concordia. Nous devons agir vite avec l’ensemble des pouvoirs publics et les acteurs associatifs en coordonnant au maximum nos actions.
Au vu de la situation, le budget primitif 2011 aurait dû prévoir un plan d’urgence pour la jeunesse en déshérence, plutôt qu’un exercice d’affichage politique pré électoral.
C’est un programme tous azimuts qui s’impose aujourd’hui et pour lequel nous devrions être prêts à engager des moyens importants, avec les autres acteurs à nos côtés que sont l’Etat, le Pôle Emploi, le Rectorat. Il s’agit à la fois de parvenir à réinsérer ceux qui sont déjà exclus, marginalisés et sans perspective d’emploi, tout en prévenant les décrochages qui conduisent immanquablement au chômage de longue durée, à la marginalisation et à l’exclusion.
Pour répondre à l’enjeu majeur de l’éducation, nous devons lutter contre l’illettrisme. C’est l’un des principaux freins à la réinsertion et à l’employabilité. C’est aussi, assurément, une source immense de frustration qui peut se traduire par des accès de violence pour ceux qui se sentent dépourvus des savoirs de base.
Pour lutter efficacement contre l’illettrisme, compétence d’Etat, il conviendrait de demander et d’accompagner un plan local spécifique pour Saint-Martin à l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Nous pourrions par exemple, ouvrir le lycée en dehors de heures de cours afin d’y accueillir et y organiser des cours du soir à destination de ces publics.
Nous devons aussi et surtout lutter contre le décrochage scolaire. C’est la mission de l’Education nationale qui doit assurément faire beaucoup mieux qu’aujourd’hui en ce domaine. Mais, nous pouvons l’y aider à travers deux dispositifs: par exemple dupliquer la bonne pratique développée par le Réseau scolarité insertion de Guadeloupe, qui développe une méthode d’accompagnement social appliquée à la prévention de la déscolarisation précoce.
Il est urgent de créer des lieux d’accueil de jeunes en situation d’exclusion et d’addictions, voire de délinquance type : Point d’acceuil et d’écoute des jeunes (PAEJ), Point Information Jeunesse, clubs de prévention spécialisée…Dans la même logique, nous devons étudier avec l’Etat et les acteurs associatifs les conditions de création dans les délais les plus courts possibles d’un Centre d’hébergement de réinsertion sociale (CHRS) supplémentaire spécifiquement dédié aux jeunes.
Pour ce qui est des jeunes qui, hélas, ont versé dans la délinquance, que la prison transforme trop souvent en les rendant plus durs à la sortie, expérimenter un encadrement de type militaire devrait être tenté, Un environnement militaire ou, à tout le moins, professionnel, serait de nature à remettre le pied à l’étrier de jeunes qui ont perdu le sens des valeurs et celui des notions du bien et du mal. L’Etat et la Collectivité doivent donc rapidement s’attacher à créer un centre éducatif renforcé et fermé et à mettre en place une antenne locale des services de probation de la justice, tout en développant les interventions de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Saint-Martin.
Le RSMA, même s’il s’adresse à d’autres publics, est unanimement reconnu pour ses résultats et pour sa capacité à proposer une colonne vertébrale aux jeunes qui y sont en formation. C’est un encadrement de type militaire et nous avons hâte que l’antenne locale démarre.
Il est aussi impératif de nous adresser à ces jeunes qui ont des projets et qui veulent les mener à bien. C’est pour répondre à leurs demandes que nous proposerons prochainement, dans le cadre de la Commission des Affaires Economiques, Rurales et Touristique, toujours présidée par Daniel Gibbs, une bonification des aides à la création d’entreprise pour les jeunes qui sont porteurs de projet.
Nous devons par ailleurs multiplier les initiatives permettant de créer des activités et des emplois pour les jeunes avec peu ou pas de qualification.
Les opérations en lien avec les associations qui intervenaient jusqu’ici sur le terrain tout au long de l’année pour le nettoyage, l’embellissement et le fleurissement des routes doivent impérativement continuer à être soutenu. Nous pourrions identifier d’autres gisements d’emplois à financer et qui contribueront à l’embellissement de notre environnement et au renforcement de l’attrait touristique:
– le nettoyage et l’entretien systématiques de nos plages peut ainsi constituer une action d’intérêt général. Cela améliorerait, de plus, notre attrait touristique, d’autant que nous devrions nous fixer l’objectif en matière d’aménagement du territoire, d’équiper toutes les plages publiques de toilettes, de douches et de carbets qui auront à être entretenus.
– le « resurfaçage » des maisons de chaque rue principale des centre-bourgs est également une opération que nous pouvons engager et qui permettrait tout à la fois d’employer des jeunes faiblement qualifiés mais que l’on peut former, tout en donnant à nos visiteurs à voir une île plus belle et plus propre ;
– le secteur agricole constitue également un important gisement d’emplois que nous devons explorer notamment en initiant des fermes d’insertion (aquaculture, jardins créole…).
Ce sont potentiellement plusieurs centaines d’emplois que nous pourrions ainsi créer rapidement.
Le service civique pour sa part, peut être, lui aussi, une façon pour un jeune de renouer avec la vie active au travers de missions d’intérêt général. Là encore, nous devrions engager des discussions avec les services locaux de l’Etat, l’Agence du service civique dirigée par Martin Hirsch et Jeannette Bougrab pour étudier les conditions de mise en œuvre du service civique et pourquoi pas d’un envoi de volontaires du service civique pour de la coopération humanitaire dans la Caraïbe, par exemple avec Haïti, dans le cadre de chantiers d’insertion où de projets d’éloignement du milieu pour jeunes primo délinquants…
Enfin, pour stimuler les créations d’emplois, il apparaît essentiel de mettre en œuvre dans les marchés publics des clauses sociales qui visent spécifiquement cette jeunesse en quête de réinsertion. Au moins trois articles du Code des marchés permettent d’insérer de telles clauses. Il convient de les systématiser en particulier pour les marchés passés dans le cadre des opérations de rénovation de la SEMSAMAR, qui doivent absolument bénéficier aux jeunes des quartiers concernés par ces deux chantiers.
Si toutes ces mesures sont mises en œuvre rapidement, ce serait un grand pas vers une meilleure appréhension des enjeux de la déshérence et il sera ensuite sereinement envisageable d’établir des passerelles entre ces publics et les centres de formation qui opèrent en Saint-Martin pour un public beaucoup plus large.
En matière de sports, notre collègue, Jean-David Richardson, a, en quatre ans, essayé de déposer les jalons d’une politique ambitieuse qui a cherché à mieux structurer le sport saint-martinois et à le doter des moyens matériels et financiers de son développement. Cette action doit être poursuivie, avec les ligues et les comités. Le sport est une voie d’excellence pour notre jeunesse. Il n’est qu’à voir les talents qu’ils démontrent sur les pistes, sur les routes et sur les stades, ici et dans le monde. Nous pouvons le dire, grâce au succès de Dérisha et de tous les autres, au travail de Speedy Plus et de Calvin Bryan que nous sommes aussi une pépinière de champions de la planète. Il faut perpétuer cela et, même, faire mieux encore. Et surtout, en aucun cas, sabrer dans les budgets jeunesse !
Il faut donc créer des structures de formation:
– le football, pour lequel nous devons construire un Centre technique dans le cadre d’un pôle d’excellence sportif implanté au Quartier d’Orléans qui pourrait être opérationnel à temps pour les jeux à venir.
– Lieu de formation pour nos jeunes et de perfectionnement pour les joueurs confirmés, il serait ouvert sur la Caraïbe et le monde tout en nous positionnant sur la niche de marché que représente l’entrainement des athlètes internationaux lors des préparations aux Jeux Olympiques et la Coupe du monde football qui, rappelons le auront lieu au Brésil, respectivement en 2014 et 2016;
– et le cyclisme, pour lequel il faut étudier avec les clubs de l’île la création d’un club semi-professionnel, car nous disposons d’un immense réservoir d’espoirs que nous devons mieux encadrer, mieux former et propulser vers le haut niveau.
En matière culturelle, là encore de vrais jalons importants doivent être posés pour faire de la Collectivité le partenaire de toutes les expressions de la culture saint-martinoise. Valoriser et diffuser nos talents et notre patrimoine ici et à l’extérieur, faire des industries culturelles et créatives une filière économique majeure, tout en favorisant une éducation à la culture qui vertèbre l’humain et forme des hommes debout, voilà ce que nous devons nous attacher à faire.
Plus globalement, il nous faut aussi développer une politique volontariste qui permettrait d’initier un Festival international des musiques caribéennes, un Festival des arts culinaires, un Fonds de soutien à l’art local ou encore la création d’un Office du carnaval et la création d’une filière d’excellence comme à Trinidad où au Brésil.
Le Pôle des arts du spectacle et de l’événementiel que nous appelons de nos vœux, dans le cadre de l’aménagement du front de mer, devrait être un formidable lieu d’insertion professionnelle, de culture et de formation pour les jeunes et les professionnels, dans les métiers de la danse, du théâtre, de la musique, de l’audiovisuel, des arts plastiques et numériques. Devons-nous rappeler que tout cela ne sera pas efficient sans une salle de grand spectacle et de palais des congrès, élément déterminant pour notre crédibilité touristique ?
Pour autant, il faut bien avoir conscience que toutes ces mesures n’auront un impact significatif et les financements nécéssaires, que si elles bénéficient parallèlement du dynamisme d’une économie en croissance qui crée des entreprises, de l’activité et des emplois dans le secteur marchand.
La croissance ne se décrète pas. Elle est souvent une affaire de confiance. Dans un monde en compétition permanente, tout compte et en particulier notre image. Notre destination touristique ainsi que nos dispositifs de défiscalisation ne sont plus aussi attractifs qu’auparavant et cette attractivité moindre est aggravée par notre niveau d’imprécision en matière de fiscalité. Chacun doit le comprendre. L’investissement direct étranger encadré et planifié est le seul mode de développement économique local viable en termes de croissance pour des petits territoires insulaires comme les nôtres.
Or, nous avons plus que jamais besoin de croissance, qui peut être aussi stimulée par l’action publique, mais en utilisant de vrais outils.
Nous le voyons aisément, le sujet est tellement vaste, complexe, mais aussi et surtout, passionnant et important qu’il conviendrait, sans délais, que notre Conseil (en concertation avec les jeunes, le CESC, les conseils de quartier et les forces vives du territoire), mène une étude prospective sur la jeunesse, qui aurait pour objectif de :
– Réaliser un panorama des représentations, stratégies et aspirations des jeunes
– Fournir un diagnostic approfondi des conditions d’existence de la jeunesse
– Fournir des pistes d’actions afin de pallier les faiblesses identifiées
En établissant une telle photographie de la jeunesse et de son environnement, ce qui impliquera de comprendre ses difficultés (notamment les phénomènes de démotivation, les éléments de frustration et de violence, les difficultés de dialogue intergénérationnel et les addictions, mais aussi, ses attentes, par exemple, en matière de cadre de vie, de loisirs, d’accompagnement socioprofessionnel…), le Conseil Territorial pourra formuler des projets et une politique adaptés dans le but d’améliorer concrètement les conditions d’existence de ces jeunes.
Saint-Martin n’est pas condamnée à des fatalités absurdes qui brident ses talents, ses élans et ses réussites. Fatalité du chômage de masse; fatalité de la violence faite aux personnes, et aux biens; fatalité de l’exclusion, notamment pour une partie sans cesse grandissante de notre jeunesse; fatalité de l’accroissement des inégalités; fatalité des antagonismes entre les différentes composantes de notre société si riche et si diverse; fatalité, pour tout dire, de l’échec.
Si nous nous sommes engagés en politique, pour certains depuis dix ans , c’est précisément parce que nous croyions et croyons encore plus que jamais qu’il n’existe en réalité qu’une seule catégorie de fatalités : celles auxquelles on se résout sans les combattre. Il faut répéter et se souvenir de cette phrase de Sartre : « L’important, ce n’est pas ce qu’on a fait de nous. L’important, c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous ».
Nous sommes convaincus que nous disposons en nous-mêmes des talents, des forces et des énergies dont nous avons besoin pour progresser, pour nous développer et pour offrir un avenir meilleur à nos enfants. Ce qu’il nous manque, c’est de savoir unir ces talents, ces forces et ces énergies. Ce qu’il nous manque, ce sont des ferments d’unité.
Trop de méfiances, trop de querelles hélas entretenues, trop d’égoïsmes et de réflexes imbéciles et, osons le dire, trop de temps passé à rejeter la responsabilité de nos difficultés sur d’autres, nous ont précisément fait perdre un temps précieux en nous empêchant de faire avancer Saint-Martin, sa jeunesse, dans le même sens, dans le bons sens.
Les femmes et hommes politiques que nous sommes, conscients de notre responsabilité devant l’histoire et devant ces jeunes, ne peuvent se résoudre et ne se résoudront jamais à perpétuer cela. Nous avons tous, parents, jeunes, moins jeunes, entreprises, églises, le devoir de faire davantage pour notre pays ! Un Saint-Martin si divers qu’il en oubli parfois d’être uni…Nous avons le devoir d’être des ferments d’unité. Nous avons le devoir de répéter inlassablement que nous n’arriverons jamais à rien de durable et de juste si nous ne travaillons pas ensemble: l’employé et le patron, « blanc», «noir», « saint-martinois de souche», « métros », « caribéens », le professeur et l’élève, l’élu et l’électeur, l’Etat et la Collectivité, la majorité et les minorités.
Ce pays, nos parents l’ont construit ensemble et ils nous l’ont légué pour le faire prospérer avec ceux qui, en chemin, viennent à nous, en nous apportant leur richesse et leurs talents. Ce pays ,ils ne nous l’ont pas légué pour nous perdre en querelles stériles de propriété ou en procès en responsabilités.
Oui, la crise est là. A la fois mondiale, nationale et locale. Les emplois perdus, les commerces qui ferment, les millions d’euros de pertes fiscales enregistrées par le Conseil Territorial d’année en année. A cette crise internationale et nationale, s’ajoutent hélas les conséquences désastreuses de la politique actuellement menée:
– Une politique qui asphyxie financièrement notre collectivité en la privant délibérément de toute marge de manœuvre fiscale.
– Une politique qui entretient un jeu de dupe avec l’Etat qui transfère des compétences sans compensations suffisantes.
– Une majorité qui gèle ses dépenses d’investissement et contraint notre économie à la rigueur et à la diète;
– Une équipe qui mène une politique qui crée la plus scandaleuse et la plus injuste des politiques fiscales, et qui a consisté essentiellement, jusqu’ici, à donner plus à ceux qui ont déjà le plus.
– Une politique qui laisse sans moyens nos services publics locaux les plus essentiels tels que la jeunesse, la cohésion sociale, mais aussi – et nous en mesurons les conséquences dans le contexte actuel de crise économique sans précédent– le développement économique;
Voilà des préconisations et des propositions concrètes, rapidement opérationnelles pour certaines, et à prévoir sur le moyen/long terme pour d’autres; s’appuyant sur l’expérience de parents et des professionnels de terrain, lesquels ont largement nourri nos réflexions au cours des entretiens conduits ces derniers mois. Nous tenons à remercier les nombreux jeunes avec lesquels nous avons eu le plaisir d’échanger et leur réaffirme notre volonté de poursuivre le travail de rencontres, de médiation et d’échanges initié avec eux, tout au long de l’année et bien après.
La politique est l’art du possible et j’ai l’intime conviction, comme d’ailleurs Annette, Myriam, Jean-David, Rémi et Stéphane, qu’il est possible de mettre en œuvre avec pragmatisme et détermination, des mesures qui apportent des solutions concrètes à notre jeunesse, lui permettant ainsi d’occuper la place qui lui revient dans notre société.
Le monde est un terrain gigantesque que beaucoup d’entre eux parcourent aujourd’hui sans peur et sans obstacle, et en cela, ils nous montrent le chemin que peut emprunter un Saint-Martin conquérant.
« S’épanouir en s’ouvrant au monde, c’est la force des peuples qui savent où ils vont ». Et je veux croire que nous savons être, comme le disait Césaire, « poreux au souffle du monde ».
Daniel GIBBS
Président de l’UD
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OUR YOUTH WILL HAVE THE RIGHT TO JUDGE US