Le Plan Sécurité Outre-mer s’articule autour de trois axes et vingt-deux mesures.
Parmi les mesures du premier axe, il est préconisé une mobilisation générale et une gouvernance renforcée, avec la création d’une conférence nationale sur la sécurité outre-mer. La conférence sera placée sous la présidence des ministres de l’Intérieur et de l’Outre-mer, et réunira, deux fois par an, les acteurs de la sécurité outre-mer afin de dresser le bilan des actions réalisées dans les domaines de la prévention et de la lutte contre la délinquance.
Une des mesures sera d’adapter les zones de sécurité prioritaire (ZSP) pour cibler le plus précisément possible les phénomènes de délinquance enracinée.
Il est également prévu de renforcer les liens population-forces de sécurité à travers une cellule d’animation départementale ou territoriale qui sera créée dans chacun des départements et collectivités.
Comme autres mesures, il est prévu de cibler les détentions illégales d’armes à feu avec un effort sur des mesures comme le recours systématique à un examen balistique, adapter et ajuster les opérations « Déposez les armes », ou encore étudier la création d’un groupe local de traitement de la délinquance sur la thématique des armes.
La mesure n° 9 veut redonner une vraie liberté d’action aux forces de sécurité intérieure avec des équipements de visioconférence qui seront déployés dans les unités et services d’enquête outre-mer. Cette mesure devrait réduire significativement les charges engendrées par les extractions et les présentations des personnes sous contrainte de justice.
Le renforcement de la coopération opérationnelle entre la gendarmerie et les forces armées relevant du ministère de la Défense pourront prendre la forme d’opérations de contrôle de flux, de lutte contre l’immigration irrégulière et de lutte contre les trafics.
L’une des mesures du Plan de Sécurité Outre-mer est la création d’un « groupe tactique projetable » (GTP) outre-mer, pour faire face efficacement à des troubles graves et ponctuels.
Les préfectures et hauts-commissaires s’assureront de la mise en œuvre complète des mesures du Plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme (PART).
La gendarmerie outre-mer va bénéficier, entre 2017 et 2019, de 300 personnels supplémentaires, dont 179 dès 2017. Ces créations d’effectifs complèteront les 63 postes créés tout au long de l’année 2016.
Les réseaux de communication seront modernisés, en priorisant, d’ici l’année 2020, le département de Mayotte, puis celui de Guyane, avant une généralisation aux autres territoires ultramarins.
Il est prévu de fournir de meilleurs équipements de protection pour les forces de l’ordre, notamment pour les unités d’intervention et de maintien de l’ordre. Des équipements qui vont renforcer la protection individuelle, et la dotation de caméras-piétons pour les unités d’intervention.
De drones, de différentes capacités, seront déployés à titre expérimental dès 2017, en fonction des besoins exprimés. Par ailleurs, les coopérations régionales avec les forces étrangères seront développées.
A travers ce Plan de Sécurité Outre-mer, les ministres Bernard Cazeneuve et Georges Pau-Langevin insistent sur « la détermination du gouvernement, aux côtés des élus locaux et des acteurs de ces territoires, à faire reculer durablement la délinquance et la criminalité en outre-mer ».
Octavi de Lloà