Le CIRAD est un établissement public à caractère industriel et commercial français qui a été créé en 1984. Il est spécialisé dans la recherche agronomique appliquée aux régions chaudes.
Originaires de la Barbade, du Belize, du Guyana, de Jamaïque, de République Dominicaine, de Saint-Lucie, de Saint-Vincent et Grenadine, ainsi que du Suriname, ces huit experts vont œuvrer dans le domaine de la cartographie et de l’analyse de risque d’introduction et de dissémination de maladies.
Ils vont mettre en pratique les méthodes acquises et qui seront, dans l’immédiat, appliquées à l’Influenza aviaire (grippe aviaire) dans la région. Ces méthodes pourront également servir et être ajustées à d’autres maladies.
C’est le CIRAD et l’USDA (United States departement of agriculture) qui ont formé ces experts, dans le cadre d’un atelier, mis en place par le réseau caribéen de santé animale (CaribVET), qui s’est déroulé en République Dominicaine du 19 au 23 septembre dernier.
Le CIRAD considère que la zone Caraïbe comporte plusieurs facteurs de risque d’introduction et de diffusion de l’Influenza aviaire, car c’est une région de forte production de volailles et qui comporte de nombreux échanges commerciaux d’animaux, avec une diversité importante d’écosystèmes.
Le bassin caribéen est aussi une zone de nidification d’oiseaux migrateurs qui sont susceptibles de transmettre la maladie aux volailles domestiques.
L’harmonisation des méthodes de surveillance est nécessaire pour pouvoir détecter d’une manière efficace et rapide la maladie. Car pour l’instant les différentes méthodes de surveillance sont encore très disparates d’un pays à l’autre. L’harmonisation de ces méthodes permettrait de réduire les coûts en focalisant la surveillance dans les zones à risque.
Il a donc été organisé une formation sur la cartographie et l’analyse de risque d’introduction et de dissémination de la maladie. La formation a été organisée par le réseau caribéen de CaribVET et par le CIRAD, avec le support de l’USDA, du Caricom (Caribbean Community) et de l’IICA (Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture).
La formation s’est déroulée en trois étapes ; une première formation au Belize en novembre 2015, suivie par une formation en ligne de janvier à août 2016, pour se terminer par une formation avancée en République Dominicaine en septembre dernier.
Ces différentes formations ont permis aux participants de lister les facteurs de risque dans leur pays et de cartographier la population sensible, d’identifier les points d’entrée potentiels, de pondérer les risques et enfin de s’initier aux méthodes de la surveillance basées sur le risque.
Tout cela a permis d’aboutir à des cartes de risque en utilisant les SIG (Systèmes d’information géographique) et des méthodes d’analyse qualitative, qui vont permettre d’augmenter le rapport bénéfice/coût des systèmes de surveillance.
Cet atelier a donné des résultats positifs, puisque chaque pays a développé trois cartes à risque ; une carte d’introduction, une de probabilité de dissémination et une autre de synthèse des risques. Les participants ont également réalisé une première ébauche de carte régionale des risques, et grâce à un volet de recherche socio-économique et d’ingénierie des réseaux régionaux de santé, de nouvelles méthodes pédagogiques ont été testées tout au long de ce programme pilote.
Afin de consolider leurs protocoles de surveillance basés sur le risque Influenza aviaire un nouveau cycle de formation sera mis en place.
Ainsi, du 7 au 11 novembre prochain, à l’occasion de la conférence internationale GeoVET qui aura lieu au Chili, les résultats obtenus seront présentés.
Octavi de Lloà