UMP – “Il doit y avoir un avant et un après 11 janvier 2015”

Autre
Par Autre 23 Jan 2015 11:27

UMP – “Il doit y avoir un avant et un après 11 janvier 2015”

Suite aux évènements du 11 janvier dernier, des élus UMP, dont le député de Saint Barthélemy et Saint-Martin, Daniel GIBBS, ont souhaité réagir au travers d’une tribune publiée dans le quotidien national Le Monde en date du 15 courant.


 

Cette tribune émane de 77 députés, sénateurs et autres élus UMP, dont une grande part sont des soutiens de Jean-François Copé, l’ancien président du parti (liste intégrale à la fin du texte).

« Nous, responsables politiques, avons aujourd’hui un seul devoir : être à la hauteur des espérances manifestées ce dimanche par le peuple de France qui a crié dans nos rues « Liberté, fraternité et plus jamais ça !». Il doit y avoir un avant et un après 11 janvier 2015.

Rien ne serait pire que de se contenter de symboles et de mots. Il faut agir maintenant. Agir vite et fort pour éradiquer le terrorisme islamiste. Le diagnostic est connu mais, jusqu’à présent, c’est le déni de réalité qui l’avait emporté. Après les tueries de Montauban et Toulouse, le « rien ne sera jamais plus comme avant ! » était déjà proclamé… Ne le nions pas : cette barbarie moderne est l’enfant des dérives sectaires du fondamentalisme islamiste et de la démission de la République depuis quarante ans.

Affaiblissement de la laïcité, recul de l’autorité de l’Etat, abandon des quartiers, faillite de l’intégration, immigration non maîtrisée, atteintes à l’égalité homme-femme, professeurs livrés à eux-mêmes et parents déresponsabilisés… C’est ainsi que, dans certaines écoles, des élèves ont refusé de prendre part aux hommages aux victimes ou, pire, se sont livrés à l’apologie des crimes terroristes.

Réaffirmer la laïcité

Le laxisme généralisé est l’une des causes directes de l’explosion du djihadisme en France. Ce diagnostic, certains responsables de notre famille politique ont déjà eu le courage de le poser malgré les anathèmes du « politiquement correct ». Nous, parlementaires de l’UMP, nous nous sommes ainsi battus, y compris au sein de notre propre famille politique, pour imposer la loi d’interdiction du port de la burqa dans l’espace public. Le débat de l’UMP sur la laïcité en 2011 avait apporté des réponses à nombre des questions qui se posent aujourd’hui. Quel torrent de critiques caricaturales n’avions-nous pas déclenché à l’époque ? Ces polémiques paraissent pourtant bien futiles à l’égard de l’ampleur du drame que nous affrontons. Notre tort est peut-être d’avoir eu raison trop tôt.

Qu’importe, il faut avancer. Prenons nos responsabilités et passons à l’action. Cette guerre contre le terrorisme se gagnera sur le long terme en changeant notre politique sur deux fronts : intérieur et international. A ce stade, nous devons ainsi honorer au moins trois rendez-vous prioritaires.

Premier rendez-vous : l’affirmation de la laïcité. Nous défendons l’idée d’un Code de la laïcité qui établisse précisément les règles en matière de pratique des religions. Le premier ministre doit donner des instructions fermes pour mettre fin aux dérives constatées dans l’Education nationale. Les questions des ingérences étrangères dans la construction des lieux de culte, de la pratique religieuse au travail, de l’enseignement de l’Histoire à l’école doivent par exemple être définitivement réglées. L’école doit être la priorité absolue de la reconquête de l’esprit républicain. C’est l’avenir même des jeunes de France qui est en jeu. Et, ne le nions pas, l’islam de France, comme l’ensemble de nos compatriotes de confession musulmane, doit s’approprier la loi de 1905. Chacun doit prendre toute sa part au respect collectif et individuel de la laïcité.

Etre intraitable avec les barbares

Deuxième rendez-vous : la guerre contre le terrorisme sur notre sol. Nous sommes favorables à une loi précise, concrète, applicable au plus vite, qui préserve nos libertés, tout en permettant d’être intraitable avec les barbares. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! Notre renseignement intérieur manque de moyens financiers et juridiques. Cela ne peut durer.

Il faut aussi construire les 20 000 places de prison qui manquent à notre pays. Cela permettrait à la fois d’éviter la radicalisation en milieu carcéral et d’en finir avec les remises de peine automatiques ou les libérations conditionnelles qui décrédibilisent l’autorité de l’Etat. Que faire contre les prédicateurs intégristes qui, en relais de certains sites Internet, transforment des jeunes parmi les plus fragiles en criminels ? Symboliquement, la déchéance de la nationalité, qui existe déjà dans notre droit, doit être appliquée : un terroriste qui possède plusieurs nationalités n’a pas vocation à rester français.

Enfin, la question juridique de l’interdiction de séjour en France de toute personne identifiée au terrorisme international doit être tranchée.

Repenser notre politique internationale

Troisième et dernier rendez-vous : l’international. La coopération européenne et mondiale a montré des failles dans lesquelles le djihadisme ou le cyberterrorisme se sont engouffrés. Plus que jamais la question de la sécurisation de l’espace Schengen doit être mise sur la table. Et que dire de notre politique internationale, notamment dans le monde arabo-musulman ? Il apparaît aujourd’hui que nous avons armé en Syrie des djihadistes qui ont ou vont retourner leurs armes contre nous ! Il faut poser la question de nouvelles alliances pour vaincre le terrorisme, sans oublier l’exigence d’un engagement beaucoup plus fort des Etats européens.

Nous sommes à un tournant de notre histoire. Ou bien nous réagissons avec force, ou bien nous subirons, pour des années encore, la violence obscurantiste de ces fanatiques. Notre pays a eu trop souvent la passion de la division. Il nous appartient, par la vigueur de notre action, d’éviter pour l’avenir une fracture de notre communauté nationale. C’est maintenant que tout commence… »


 

  • Tribune signée par:
    Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes,
  • Bernard Reynès, député des Bouches-du-Rhône,
  • Sébastien Huyghe, député du Nord,
  • Georges Fenech, député du Rhône,
  • Philippe Cochet, député du Rhône,
  • Elie Aboud, député de l’Hérault,
  • Yves Albarello, député de Seine-et-Marne,
  • Laurence Arribagé, députée de Haute-Garonne,
  • Julien Aubert, député du Vaucluse,
  • Olivier Audibert Troin, député du Var,
  • Jean-Pierre Barbier, député de l’Isère,
  • Jérôme Bignon, sénateur de la Somme,
  • Etienne Blanc, député de l’Ain,
  • Bruno Gilles, sénateur des Bouches-du-Rhône,
  • François Calvet, sénateur des Pyrénées-Orientales,
  • Jean-Claude Carle, sénateur de Haute-Savoie,
  • Yves Censi, député de l’Aveyron,
  • Pierre Charon, sénateur de Paris,
  • Gérard Cherpion, député des Vosges,
  • Alain Chrétien, député de la Haute-Saône,
  • Jean-Louis Costes, député du Lot-et-Garonne,
  • Edouard Courtial, député de l’Oise,
  • Marie-Christine Dalloz, députée du Jura,
  • Olivier Dassault, député de l’Oise,
  • Bernard Deflesselles, député des Bouches-du-Rhône,
  • Francis Delattre, sénateur du Val-d’Oise,
  • Nicolas Dhuicq, député de l’Aube,
  • Jean-Pierre Door, député du Loiret,
  • Virginie Duby-Muller, députée de Haute-Savoie,
  • Michel Forissier, sénateur du Rhône,
  • Jean-Paul Fournier, sénateur du Gard,
  • Marc Francina, député de Haute-Savoie,
  • Yves Fromion, député du Cher,
  • Claude de Ganay, député du Loiret,
  • Sauveur Gandolfi-Scheit, député de Haute-Corse,
  • Guy Geoffroy, député de Seine-et-Marne,
  • Bernard Gérard, député du Nord,
  • Daniel Gibbes, député de Saint-Barthélemy et Saint-Martin,
  • Jean-Pierre Gorges, député d’Eure-et-Loir,
  • Philippe Gosselin, député de la Manche,
  • Jacques Grosperrin, sénateur du Doubs,
  • Françoise Grossetête, députée européen de la région Sud-Est,
  • Christophe Guilloteau, député du Rhône,
  • Michel Herbillon, député du Val-de-Marne,
  • Guénhaël Huet, député de la Manche,
  • Philippe Juvin, député européen de l’Ile-de-France,
  • Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine,
  • Christian Kert, député des Bouches-du-Rhône,
  • Jacques Kossowski, député des Hauts-de-Seine,
  • Patrick Labaune, député de la Drôme,
  • Valérie Lacroute, députée de Seine-et-Marne,
  • Marc Laffineur, député du Maine-et-Loire,
  • Marc Le Fur, député des Côtes-d’Armor,
  • Jean-Baptiste Lemoyne, sénateur de l’Yonne,
  • Pierre Lequiller, député des Yvelines,
  • Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes,
  • Jean-François Mancel, député de l’Oise,
  • Thierry Mariani, député de la onzième circonscription des Français établis hors de France,
  • Alain Marsaud, député de la dixième circonscription des Français établis hors de France,
  • Colette Melot, sénatrice de Seine-et-Marne,
  • Jean-Claude Mignon, député de Seine-et-Marne,
  • Yannick Moreau, député de la Vendée,
  • Pierre Morel-A-L’Huissier, député de Lozère,
  • Renaud Muselier, député européen de la région Sud-Est,
  • Yves Nicolin, député de la Loire,
  • Josette Pons, députée du Var,
  • Franck Proust, député européen de la région Sud-Ouest,
  • Didier Quentin, député de Charente-Maritime,
  • Claudine Schmid, députée de la sixième circonscription des Français établis hors de France,
  • André Schneider, député du Bas-Rhin,
  • Fernand Siré, député des Pyrénées-Orientales,
  • Éric Straumann, député du Haut-Rhin,
  • Jean-Charles Taugourdeau, député du Maine-et-Loire,
  • Jean-Marie Tetart, député des Yvelines,
  • Philippe Vitel, député du Var,
  • Claude Bodin, conseiller régional d’Ile-de-France, ancien député du Val-d’Oise,
  • Valérie Debord, adjointe au maire de Nancy, ancienne députée de Meurthe-et-Moselle,
  • Marie-Anne Montchamp, ancienne députée du Val-de-Marne,
  • Bruno Beschizza, maire d’Aulnay-sous-Bois, conseiller régional Île-de-France
  • Laurent Furst, député du Bas-Rhin,
  • Alain Moyne-Bressand, député de l’Isère
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