Nos petites entreprises : Glorifiées dans les mots, sacrifiées dans les faits

FIPCOM
Par FIPCOM 5 Nov 2014 13:15

Nos petites entreprises : Glorifiées dans les mots, sacrifiées dans les faits

Les défaillances des Très Petites Entreprises (TPE) de, un ou deux salariés, (base du tissu économique de St Martin) ont augmenté au plan national de 30 % au 3ème trimestre 2014 par rapport à la même période de lʼan dernier, selon le baromètre de la Société Altarès.

La réalité est là malheureusement : les plus petites entreprises sont les plus durement frappées par la crise. Elles disparaissent en silence entraînant une cohorte de drames personnels.

Les TPE sont pourtant celles qui constituent un véritable potentiel de création dʼemplois.

Dans un tel contexte, envisager dʼaccroître encore les contraintes qui pèsent sur ces entreprises en les accablant, malgré les demandes de dérogations formulées par les organisations patronales, avec un compte pénibilité impossible à mettre en place dans des entreprises de cette taille, relève de lʼineptie. De même, prélever ainsi que cela est prévu dans le budget 2015, 3 millions d’euros sur le fonds dʼassurance formation de lʼartisanat (FAFCEA), revient à sacrifier lʼavenir.

Enfin, ériger au rang de priorité, lʼintroduction dʼune présence syndicale dans les TPE serait incompréhensible.

Les organisations patronales réclament, au contraire, des mesures de soutien aux TPE en accélérant, notamment, la mise en place du fonds de garantie, souhaité par le Medef et la CGPME pour les crédits de trésorerie jusquʼà 50 000 €, ainsi que la remise en vigueur de lʼexonération de charges pour tout emploi supplémentaire dans les TPE.

Les petites entreprises ont trop souvent lʼimpression dʼêtre les laissées pour compte.

Elles subissent de plein fouet les nouvelles contraintes fiscales et sociales, en particulier celles qui relèvent du RSI, alors que bien souvent elles ne peuvent profiter des quelques dispositifs favorables tels que la suppression de la C3S (Contribution sociale de solidarité des sociétés).

Glorifiées dans les mots, sacrifiées dans les faits

Sur St Martin, la non application du CICE vient encore un peu plus compliquer les données. Le recours devant le Conseil dʼEtat, via le Tribunal Administratif de St Martin, ne va pas apporter grand chose.

Nous connaissons la surdité de lʼEtat lorsque nous le sollicitons. Mais cela aura au moins le mérite de clarifier une situation qui, en bien des points, est opaque entre les compétences de lʼEtat et celles de la Collectivité.

Le relèvement général de + 2 % de la TGCA, la portant à 4 %, va encore réduire la compétitivité de nos entreprises. Encore faut-il quʼelle soit recouvrée ?

“Il aurait sans doute été judicieux, et équitable, en cette occasion de supprimer les exemptions et exonérations catégorielles totalement infondées, ce qui aurait sans doute permis d’en réduire le taux général applicable à tous”

Où en est-on de lʼélargissement de lʼassiette ?

Il semble que nos huissiers soient sollicités pour sommer les entreprises défaillantes dʼavoir à régulariser leur situation, mais quʼen est-il des entreprises illégales ?

Le passage de Gonzalo et son lot de destructions, bien souvent non assurées, va obliger les trésoreries déjà exsangues, à creuser encore un peu plus les découverts, ou à avoir recours à lʼendettement.

Les chiffres dʼaffaires sont en net baisse, pour ne pas dire en chute libre (sauf les entreprises de déblaiement, au moins un secteur qui progresse). Immanquablement, la Collectivité va vite ressentir lʼabsence de contributions : TGCA, taxes diverses, ce qui va encore aggraver son manque de trésorerie.

Le passage de notre Ministre, Mme Pau Langevin, ne semble pas apporter de réponse immédiate aux sollicitations des professionnels qui lui demandaient la mise en place dʼun fonds de solidarité, le lancement dʼune campagne de communications nationale et internationale, un assouplissement des charges sociales …

A quand la mise en place de la BPI (Banque Publique de lʼInvestissement) pour St Martin ? Pourquoi lʼEtat ne donne-t-il pas suite aux demandes répétées dʼoctroi des codes Natinf (contraventions), etc.

Pourquoi nʼapporte-t-il pas de réponse à la constitution de la commission paritaire, Etat /Collectivité dʼoutre mer, sur le rattrapage des infrastructures ?

Concertation / Collaboration / Conception / Création. Cʼest pourtant simple !?

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