Le gouvernement défend les “salles de shoot”

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Par Autre 7 Fév 2013 03:16

Le gouvernement défend les “salles de shoot”

PARIS (Reuters) – Le gouvernement a défendu mercredi sa décision d’expérimenter au printemps à Paris une salle de consommation de drogue, dite “salle de shoot”, face aux critiques de l’opposition qui accuse la gauche de laxisme.
Les services du Premier ministre ont donné mardi leur feu vert à l’expérimentation de ce concept jusqu’à présent illégal en France mais existant dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la Suisse ou la Belgique.

Le dispositif doit permettre à des toxicomanes de consommer leurs produits dans de meilleures conditions d’hygiène et sous la supervision de médecins, d’éducateurs et d’infirmières.

La salle de consommation de drogue devrait voir le jour dans le nord-est de Paris au printemps, une perspective qui n’est pas du goût de l’opposition qui dénonce un concept qui risque selon elle d’encourager la consommation de drogue et d’augmenter l’insécurité pour les riverains.

“Une personne qui souffre d’une addiction très forte, on doit la protéger contre son addiction et non l’encourager dans son addiction”, a déclaré l’ancienne ministre UMP Valérie Pécresse sur LCI. “Pour moi, c’est de l’empoisonnement assisté, et ça me choque parce que j’ai le sentiment de non assistance à personne en danger.”

Elu député du Gard sous les couleurs de Marine Le Pen, Gilbert Collard a ironisé en proposant pour sa part sur Canal + de répertorier “tous les actes de délinquance auxquels on n’arrive pas à trouver de solution et puis on fait des salles de viol, des salles de crime, des salles de vol”.

ACCOMPAGNER LES MALADES

Face à ces critiques, la ministre de la Santé Marisol Touraine a assuré que le gouvernement observerait une “tolérance zéro” en matière de trafic et de consommation de drogue et a dénoncé des critiques “décalées par rapport à la réalité”.

“Il s’agit au contraire d’accompagner des malades, des toxicomanes, faire en sorte qu’ils puissent voir des professionnels de santé, des professionnels sociaux et les aider à arrêter, à les accompagner sur la voie du sevrage”, a-t-elle dit à la sortie du conseil des ministres.

“Il faut apporter des réponses aux malades et faire en sorte que ces malades ne perturbent pas la vie dans les quartiers et la sécurité de leurs voisins”, a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, l’Académie de médecine réitère son opposition à cette mesure qui risque selon elle de maintenir le toxicomane dans un état de maladie au lieu de le soigner.

La France est dotée de structures de soins aux toxicomanes “facilement accessibles et en outre susceptibles de délivrer des produits de substitution à l’héroïne, fait-elle valoir.

L’expérimentation d’une “salle de shoot” impose de satisfaire certaines exigences éthiques et juridiques, écrit-elle, citant notamment les responsabilités des pouvoirs publics et des professionnels en cas de complication médicale ou d’acte délictueux commis sous l’emprise de la drogue.

Selon un sondage Ifop publié dans Valeurs actuelles en septembre dernier, 45% des sondés se disaient favorables à l’ouverture de lieux où la consommation libre de drogue est autorisée, sous contrôle médical et sanitaire, contre 55% qui y étaient opposés.

Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse – Reuters

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Par Autre 7 Fév 2013 03:16