Christophe Rocancourt retourne à la case prison

F.L
Par F.L 26 Déc 2011 05:43

Christophe Rocancourt retourne à la case prison

Christophe Rocancourt au festival du cinéma US 2007 de Deauville. Archives Ouest France.

Christophe Rocancourt va passer Noël en prison. Le célèbre « arnaqueur des stars » vient d’être incarcéré dans le quartier VIP de la prison de la Santé, à Paris, dans le cadre de l’affaire d’abus de faiblesse qui l’oppose à la cinéaste Catherine Breillat.

 Un juge des libertés et de la détention a ordonné son placement en détention provisoire pour n’avoir « pas versé sa caution fixée à 300 000 € », a confirmé à l’AFP l’un de ses avocats Me Jean-Yves Liénard. Catherine Breillat accuse Christophe Rocancourt de lui avoir soutiré quelque 650 000 €, profitant de son état d’extrême fatigue après un accident vasculaire cérébral dans les années 2007-2008. De son côté, Christophe Rocancourt a toujours affirmé qu’il s’agissait d’une affaire de prêt non remboursé. À lire, ci-dessous, le sujet que nous lui avions consacré il y a très exactement deux ans, jour pour jour. À l’époque, il venait d’être mis en examen et aurait « oublié » de régler une note dans un palace de Deauville :

 L’arnaqueur des stars oublie la note à Deauville

 Christophe Rocancourt a été mis en examen pour abus de faiblesse. Mais « l’escroc d’Hollywood » ne se serait pas contenté de flouer la cinéaste Catherine Breillat. Il aurait aussi laissé une ardoise à l’hôtel Normandy.

Depuis quelques jours, la nouvelle fait le tour des dépêches et les choux gras des journaux à scandale : « Condamné en 2003 pour avoir escroqué le tout-Hollywood, Christophe Rocancourt a été placé en garde à vue après une plainte de la cinéaste Catherine Breillat pour abus de faiblesse. » D’après la cinéaste et romancière, celui qu’on surnomme « l’arnaqueur des stars » aurait profité de son état d’extrême fatigue après un accident pour lui soutirer 650 000 €.

Chèque impayé

La presse parle également d’une plainte de l’hôtel Normandy à Deauville. Il est question d’une ardoise de 44 000 € laissée à l’hôtel et de 30 000 € d’impayés à la conciergerie. Mais le directeur de ce palace, récemment labellisé 5 étoiles, relativise ces affirmations : « Nous n’avons pas porté plainte et les chiffres avancés sont fantaisistes. Christophe Rocancourt était un client régulier de notre hôtel entre 2007 et début 2009, mais il a réglé tout ce qu’il devait au concierge : des billets d’avion, des taxis… Quant au montant qu’il nous doit, assure Luc Jourquin, il s’agit d’un chèque impayé qui correspond à un peu moins de la moitié de la somme avancée. Notre service contentieux s’en occupe. »

 Charme « flou »

Une ardoise de 20 000 € en somme, que d’aucuns interpréteront comme un geste à la « Arsène Lupin ». Car cet impayé concernerait cinq à six chambres réservées pour des enfants malades. « L’escroc sapiens à la petite bouche aux dents de rat », comme le décrit Catherine Breillat est décidément un personnage hors du commun. Gentleman pour les uns, voyou pour les autres. Un charme « flou ».

35 millions d’arnaques

Né à Honfleur le 16 juillet 1967, d’une mère prostituée et d’un père alcoolique, il a passé quatre ans de son adolescence à l’Assistance publique. Après une fugue à Paris, un dénommé « Gigi » l’introduit dans la jet-set. À 24 ans, il s’expatrie à Los Angeles. Héritier des Rockefeller ou champion de boxe un jour, fils caché de Sophia Loren un autre, il côtoie des stars comme Michael Jackson, Elton John et surtout Mickey Rourke.

En dix ans, le montant total de ses arnaques est estimé à 35 millions d’euros. D’une simple masseuse aux cracks de Wall Street, tout le monde y passe. En 2003, la justice américaine le condamne à cinq ans de prison. Les chefs d’accusation sont aussi longs que les épisodes de sa vie : vol, contrebande, parjure, fraude, faux et usage de faux passeport, détention illégale d’arme à feu et délit de fuite. À 42 ans aujourd’hui, il a passé en tout douze ans de sa vie derrière les barreaux. « J’ai payé ma dette, j’ai même laissé un pourboire », estime cet affabulateur notoire. Du côté de Deauville, quelques « centimes » restent pourtant gravés sur une ardoise.

 Raphaël FRESNAIS. Ouest France

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Par F.L 26 Déc 2011 05:43