JAPON PETIT BILAN

Rédaction
Par Rédaction 25 Avr 2011 11:33

JAPON PETIT BILAN

REACTIONS DIVERSES
“Je suis allé à Fukushima, je n’ai pas de mots pour décrire cette situation”, assure Masayoshi Son 

Le trublion de l’internet nippon, le PDG de Softbank, Masayoshi Son, s’est lancé à corps perdu dans une double campagne humanitaire et antinucléaire, affecté par le drame qui a frappé le Japon le 11 mars et excédé par la réponse des pouvoirs publics.

Ce milliardaire, aussi à l’aise dans les nouvelles technologies que doué pour les montages financiers, a d’abord surpris son monde en donnant 10 milliards de yens (84 millions d’euros) à titre personnel au profit des victimes du séisme et du tsunami qui ont ravagé le nord-est de l’archipel.

M. Son, 53 ans, qui se répand comme personne sur Twitter, promet en outre de reverser sa rémunération d’administrateur du groupe de télécommunications Softbank jusqu’à son départ en retraite, pour soutenir les centaines d’enfants dont les parents ont été emportés par le tremblement de terre de magnitude 9 et le raz de marée géant qui ont fait quelque 26.000 morts et disparus.

Entrepreneur populaire, il s’est en outre mis en tête de régler leur sort aux centrales nucléaires nippones, reconnaissant ne s’être préoccupé de cette question qu’après l’accident de Fukushima consécutif à la catastrophe naturelle.

“C’est peut-être honteux, mais je n’avais pas conscience du danger avant cette crise”, s’excuse-t-il.

“Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire que chacun de nous réfléchisse à l’énergie nucléaire: comment s’en servir? Est-elle indispensable? La cinquantaine de réacteurs du Japon, âgés, sont-ils vraiment sûrs?”.

Promettant de mettre un milliard de yens (8,4 millions d’euros) sur la table, il s’apprête à créer une organisation prônant l’utilisation d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique…) et la sortie du nucléaire, pour regrouper des scientifiques afin de promouvoir la recherche et faire pression sur le monde politique.

Jugé parfois mégalomane, volontiers provocateur, il en agace plus d’un, bien qu’il ait jusqu’à présent réussi là où certains lui prédisaient un fiasco (reprise de Vodafone Japan, lancement de l’iPhone d’Apple au Japon).

Plusieurs fois par semaine, M. Son, suivi par plus d’un million de personnes sur Twitter, participe à des conférences sur ce thème, diffusées en direct sur internet, enchaînant des dizaines de pages de présentation de documents pour appuyer son discours.

“Yarimasho, yarimasho!” (faisons-le, chiche!”), répond-il à ceux qui lui suggèrent de créer un site communautaire de mesures de radioactivité ou de vendre aux particuliers des instruments de mesure de radiation dans les boutiques Softbank.

Surprenante spéculation, d’aucuns l’imaginent même capable de racheter la compagnie d’électricité Tepco, opérateur de la centrale de Fukushima, dont l’action a fondu de près de 80% depuis le 11 mars.

Naoto Kan, premier ministre du Japon

Nous continuons, par exemple, à faire tout notre possible pour régler le problème posé par le déversement d’eau contaminée dans l’océan. De même, après la découverte de produits alimentaires contaminés par les radiations de la centrale de Fukushima, mon gouvernement a pris toutes les mesures possibles pour garantir la sécurité alimentaire, selon des critères scientifiques stricts. Le Japon a établi des mesures de précaution élevées afin que la sécurité des denrées alimentaires et des produits japonais disponibles sur les marchés continue d’être assurée. Pour conserver la confiance des consommateurs japonais et étrangers dans les produits japonais, mon gouvernement redoublera ses efforts pour garantir un haut degré de transparence des informations relatives à la centrale de Fukushima-Daiichi, y compris l’évolution au jour le jour de la situation. A travers la “renaissance du Japon”, je souhaite présenter au monde entier une vision qui puisse contribuer à résoudre le problème de l’énergie et qui inclue la promotion active des énergies propres.

Le grand séisme de l’est du Japon et le tsunami qui en a résulté constituent la plus grande catastrophe naturelle qu’a connue le Japon depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La reconstruction des zones dévastées ne sera pas aisée, mais je considère que ce drame représente une opportunité importante pour assurer la “renaissance du Japon”. Après les destructions de la seconde guerre mondiale, le peuple japonais a pu se redresser grâce à ses ressources et à son potentiel pour réaliser une reconstruction remarquable, à l’origine de la prospérité actuelle. Cette fois encore, le Japon parviendra assurément à surmonter cette crise, à se reconstruire, et il en ressortira renforcé. Je suis convaincu que la meilleure façon de répondre aux forts “kizuna” et à la chaleureuse amitié que la communauté internationale nous a témoignés est de contribuer à nouveau à son développement. Aussi, je ferai tout mon possible pour mettre en place une reconstruction “tournée vers l’avenir”, qui donne aux gens de l’espoir pour le futur. Et je souhaite pouvoir continuer à compter sur votre soutien et votre coopération.

Economie :

Fukushima : Tepco sabre les salaires des dirigeants et des salariés

La compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite la centrale accidentée, a décidé de mesures drastiques pour réduire ses dépenses et couvrir les dommages infligés à la population. Elle a annoncé lundi une diminution des salaires pour l’ensemble de son personnel.
Les émoluments annuels du président honoraire, du PDG et d’autres hauts dirigeants de Tepco vont être amputés de 50%, les rémunérations des cadres intermédiaires de 25% et celles des simples salariés de 20%. Le groupe a expliqué sa décision ainsi : «Nous appliquerons ces retenues de rémunération en raison de l’impact sur nos comptes des montants à payer en vertu de la loi sur l’indemnisation pour dommages nucléaires aux personnes qui en ont été victimes, et du fait de l’augmentation des frais pour reconstruire les installations électriques».
Par ailleurs, la compagnie a annulé un plan de recrutement qui prévoyait l’embauche de 1.100 personnes pour lui permettre de se développer à l’étranger.
Depuis le 11 mars, les six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi (N.1) sont stoppés et les équipes de la compagnie tentent de mettre en marche des systèmes fiables de refroidissement du combustible pour éviter une aggravation des problèmes. Un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale a été décrété «zone interdite» par les pouvoirs publics, forçant les habitants à vivre dans des refuges…

Le séisme au Japon a fait plonger Toyota, Honda et Nissan

Les constructeurs automobiles nippons ont vu leur production s’effondrer au Japon à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars. Le géant Toyota a enregistré le mois dernier une chute de 62,7 % du nombre de véhicules produits, en raison du manque de pièces détachées après la catastrophe.

Premier constructeur mondial en terme de ventes l’an dernier, Toyota a annoncé lundi que seuls 129 491 véhicules étaient sortis de ses usines au Japon en mars, le plus bas niveau de production enregistré depuis 1976, quand la firme a commencé à conserver les chiffres. Les ventes de Toyota au Japon ont aussi chuté de 45 % en mars.

Au niveau mondial, la production de Toyota a chuté de 29,9 % en chiffre annualisé avec 542 465 véhicules sur le mois.

Le géant japonais qui a dû suspendre sa production au Japon a annoncé qu’un retour à la normale n’interviendrait pas avant novembre ou décembre.

De son côté, Honda a annoncé lundi que ses usines automobiles au Japon opéreraient à 50 % de leur capacité jusqu’à la fin juin et prévoyait un retour à une production pleine pour la fin de l’année. Honda a vu sa production intérieure chuter de 62,9 % à 34 754 véhicules, et sa production mondiale diminuer de 19,2 %. De son côté, Nissan a vu sa production au Japon chuter de 52,4 % à 47 590 véhicules en mars.

Le séisme de magnitude 9 et le tsunami le 11 mars dernier ont détruit plusieurs usines dans le nord-est du Japon, entraînant de graves ruptures d’approvisionnement en pièces détachées pour Toyota et plusieurs autres constructeurs.

La banque centrale table sur un retour à la croissance au 3e trimestre

Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Masaaki Shirakawa a émis l’hypothèse d’un retour à la croissance au troisième trimestre, à la faveur d’une reprise progressive de la production.
Il a également estimé qu’une émission d’obligations publiques, garanties par la BoJ – idée proposée par certains responsables politiques – n’était pas souhaitable.
Conséquence du séisme du 11 mars qui a secoué le Japon et provoqué un grave accident nucléaire, le sentiment des affaires et des ménages se détériore, reconnaît le gouverneur, qui prévoit toutefois une reprise progressive de la production et une baisse des coupures d’électricité après l’été.
“La production peut difficilement repartir en un ou deux mois”, a-t-il dit lors d’une interview accordée à la chaîne NHK.
“Mais la production va reprendre progressivement, portée par la demande liée à la reconstruction”, a-t-il précisé.

Vie Culturelle et Sportive

JANE BIRKIN COURAGEUSE ET IAM nique le courage…


A l’Institut franco-japonais de Tokyo on ne décolère pas. Car depuis le tremblement de terre du 11 mars, c’est une bonne partie de la programmation de l’année 2011 qui risque de s’effondrer. Dernier coup dur, l’annulation du concert d’IAM prévu le 19 mai. La raison, bien évidemment, la peur du nucléaire. Une panique irrationnelle, car comme le souligne Robert Lacombe le directeur de l’Institut dans un entretien publié dans Next, le supplément culturel de Libération “la catastrophe est très localisée» et les risques circonscrits à «un périmètre restreint de 50 à 80 km autour de la centrale». Or, «de nombreux événements ont été annulés dans le sud du pays», déplore-t-il, avant de lâcher : «Comme si le Japon était pestiféré…». Résultat, l’Institut s’est transformé en une sorte de celulle de crise à l’envers. Chaque responsable des différents départements culturel spasse désormais le plus clair de son temps au téléphone à tenter de convaincre les artistes invités pour les prochains évènements qu’il n’y a aucun danger à se produire loin de la région de Fukushima. Et il y a fort à parier que sur le Facebook de l’institut, les français restés sur place vont probablement se déchaîner suite à l’annulation du groupe Marseillais. Heureusement, il y a des contre exemples, comme celui de Jane Birkin, au début du mois. Il faut dire que la chanteuse engagée garde un lien affectif très fort avec l’archipel où elle a donné de nombreux concerts, notamment à Sendaï, ville martyre du tsunami. Bravant la tempête médiatique, et contre l’avis de ses proches, elle  débarque donc au pays du soleil levant début mars pour un concert organisé à la dernière minute dans un club de Shibuya. Une venue qui n’a pas laissé indifférents les grands médias japonais qui se sont empressés de relayer son message de soutien : “La France et le monde entier sont pleins d’admiration pour vous. Vous nous avez donné une très grande leçon. Je voulais venir vous le dire en personne : on vous aime. Les Japonais m’ont beaucoup donné, et venir pour un petit concert est le minimum que je puisse faire, il me semble.”

Deux matches amicaux au programme

Le Japon recevra le Pérou et la République tchèque en match amical en juin, les deux premières rencontres sur son sol depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, suivis de la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima, a annoncé lundi la Fédération japonaise de football. Le Japon, qui a remporté la Coupe d’Asie pour la 4e fois, un record, en janvier au Qatar, recevra le Pérou à Niigata le 1er juin et la République tchèque six jours plus tard à Yokohama.

Le Pérou et la République tchèque se rencontreront en outre le 4 juin à Nagano, dans un tournoi à trois nations ayant lieu tous les ans, la Kirin Cup. “Les deux matches seront très importants car ils nous serviront de préparation pour les qualifications à la Coupe du monde qui débutent en septembre”, a déclaré le sélectionneur, l’Italien Alberto Zaccheroni.

“J’espère que nos internationaux profiteront de cette occasion pour mieux se connaître”, a ajouté l’ancien entraîneur de l’AC Milan.

Les catastrophes ayant frappé le Japon depuis le 11 mars avaient conduit à l’annulation de deux matches amicaux initialement prévus contre le Monténégro et la Nouvelle-Zélande en mars.

Cinq journées du Championnat ont en outre dû être reportées à juillet, en raison notamment des coupures de courant causées par l’accident de la centrale nucléaire.

 

 

 

 

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Par Rédaction 25 Avr 2011 11:33