Étude INSEE : Saint-Martin à la loupe

Octavi de Lloà
Par Octavi de Lloà 21 Déc 2016 19:15

Étude INSEE : Saint-Martin à la loupe

Sans données statistiques fiables, Saint-Martin est pénalisé, car les institutions, ainsi que les acteurs économiques, éprouvent des difficultés pour travailler efficacement. Aussi, le diagnostic réalisé sur Saint-Martin, par les services de l’INSEE de Guadeloupe, a été salué et bien accueilli, aussi bien par la Collectivité que par la préfecture.

« Nous allons pouvoir nous appuyer sur cette étude pour prendre en compte certains enjeux de notre territoire », Aline Hanson, présidente de la Collectivité de Saint-Martin.

Jean-Eric Place, responsable de l’Institut National de Statistiques et d’Etudes Economiques (INSEE) de la Guadeloupe a fait le déplacement pour présenter le diagnostic à la présidente de la Collectivité, Aline Hanson, à la préfète Anne Laubies, ainsi qu’à des conseillers territoriaux.

« Depuis que je suis à la tête de cette Collectivité, je n’ai cessé de rappeler le manque criant de statistiques à Saint-Martin », a souligné Aline Hanson. Cette dernière signale que Saint-Martin est actuellement la seule RUP (Région ultra-périphérique) d’Europe à ne pas avoir d’Antenne de l’INSEE, « alors même que des collectivités comme la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie disposent d’instituts territoriaux de statistiques et que notre voisin Sint-Maarten, qui est un PTOM (Pays et territoire d’Outre-mer), possède lui aussi une antenne ».

La présidente Hanson a tenue à attirer l’attention de l’assistance en précisant que le PIB de Saint-Martin s’élève à 14 700 € par habitant lors de la dernière évaluation en 2010, « alors qu’il était à la même période de 18 900 € par habitant en Guadeloupe et de 29 900 € par habitant en métropole ».

Des chiffres qui démontrent pour la présidente, la nécessité urgente pour Saint-Martin d’être doté de l’outil statistique, « il faudra bien, qu’un jour, l’appel de la Collectivité soit entendu ». Toutefois, l’élue considère que ce diagnostic est un premier pas qui va aider le territoire, « puisque nous allons pouvoir nous appuyer sur cette étude pour prendre en compte certains enjeux de notre territoire ».

Un petit territoire complexe

« Ce diagnostic territorial est un support dont nous avons besoin. Support qu’il conviendra de compléter et de multiplier », Anne Laubies, préfète de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.

La préfète Anne Laubies a abondé dans le sens de la présidente Hanson en affirmant l’absolu besoin d’éléments d’appui à la décision « pour que ceux qui sont autour de la table, dans leurs fonctions et dans le cadre de leurs compétences, bénéficient des éléments d’ordre statistique pour orienter la bonne décision, et l’appréciation de leurs services ».

La représentante de l’Etat assure que « ce diagnostic territorial est un support dont nous avons besoin. Support qu’il conviendra de compléter et de multiplier », tout en ajoutant que « Saint-Martin est un petit territoire complexe et il faut pouvoir tenir compte de cette complexité pour avoir les décisions et les réponses qui soient les plus adaptées ».

Le responsable de l’INSEE, Jean-Eric Place, confirme que certaines sources de données ne sont pas disponibles à Saint-Martin, « pour des raisons, soit liées à la taille du territoire, soit à la difficulté de collecter de manière déportée, ou soit aussi à la frontière, qui n’en n’est pas une, entre la partie française et la partie hollandaise ».

Particularité qui fait qu’on ne maîtriserai pas les flux entrants-sortants, toutefois, « on a quand même quelques sources qui sont disponibles et en particulier la plus importante d’entre elles, le recensement de la population ».

Un tiers de la population est immigré

Selon le diagnostic de l’INSEE, après le boom des années 80, la Collectivité de Saint-Martin a connu une inversion de sa tendance démographique depuis la fin des années 2000, avec notamment une perte de population entre 2008 et 2013.

L’INSEE explique qu’en 2012, « un tiers de la population saint-martinoise est immigré, principalement d’origine haïtienne et dominiquaise », mais, « malgré le vieillissement des nombreux immigrés arrivés dans les années 80 et le déficit de jeunes adultes de 18-25 ans, la population saint-martinoise reste très jeune, avec 35 % de la population âgée de moins de 20 ans ».

Le niveau de formation de la population est faible, avec un déficit de diplômés du supérieur et une proportion élevée de non diplômés dans la population immigrée et, par ailleurs, « le chômage est élevé et de nombreux jeunes ne sont ni en formation, ni en emploi ».

Le tourisme constitue le principal pilier de l’économie locale, « grâce aux nombreuses aménités de l’île et à son accessibilité ». Le diagnostic de l’INSEE souligne que le secteur du tourisme peine à capter les retombées positives de Sint-Maarten qui abrite la majeure partie des structures.

Toutefois, certains secteurs d’activité gagnent des emplois, en particulier l’administration publique, la santé et le social et certaines activités de service.

Pour une information plus détaillée, il est possible de consulter le dossier de l’INSEE, intitulé « Saint-Martin : Terre d’accueil et de contrastes ».

Photo une : « On a quand même quelques sources qui sont disponibles. En particulier la plus importante d’entre elles, le recensement de la population », Jean-Eric Place, responsable de l’INSEE de la Guadeloupe.

Octavi de Lloà

Octavi de Lloà
Par Octavi de Lloà 21 Déc 2016 19:15