Saint-Martin : Fin des travaux de réhabilitation de l’aéroport de Grand-Case

Octavi de Lloà
Par Octavi de Lloà 24 Nov 2016 23:28

Saint-Martin : Fin des travaux de réhabilitation de l’aéroport de Grand-Case

Le réaménagement de l’aérogare de Grand-Case est terminé, aussi la Société d’Exploitation de Saint-Martin Aéroport (SESMA) a organisé, mardi soir, une cérémonie d’inauguration.

« 300 mètres nous séparent du succès. 300 mètres nous séparent d’une nouvelle porte et d’une nouvelle capacité pour accueillir un touriste de très haut niveau », Youssef Sabeh, président de la SNC Lavalin Aéroports.

Les autorités civiles et militaires, ainsi que les représentants des différentes compagnies aériennes étaient présents.

Le directeur de la SESMA, filiale de la société canadienne SNC Lavalin, Monji Djouba, a salué « l’engagement de toute l’équipe sur la réalisation de ce projet », avant d’annoncer, « on a dans les tuyaux, deux compagnies aériennes qu’on souhaiterait faire venir, avec une confirmation d’ici à la fin de l’année ou le début de l’année prochaine ».

Monji Djouba, qui va prochainement rejoindre Montréal, en a profité pour présenter son remplaçant, Daniel Lefebvre, en provenance de Mayotte où il a travaillé durant 5 ans, toujours pour la SNC Lavalin.

5,6 millions € investi depuis 2011

Youssef Sabeh, président de la SNC Lavalin Aéroports, a assuré que la réalisation a été rendue possible grâce à la mobilisation de toutes les forces locales, « au premier rang, la Collectivité de Saint-Martin qui a fait confiance à notre projet (…) Aussi la préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin qui nous a apporté le soutien nécessaire pour le financement des travaux ».

Depuis le début de leur exploitation de la concession, en 2011, la SESMA a investit 5,6 millions d’euros, dont 2,3 l’ont été par les fonds FEDER.

« Nous disposons, maintenant, de tous les outils nécessaires à l’accueil d’un trafic que nous amène les compagnies aériennes. Tout, sauf l’allongement de la piste… ! Actuellement, les vols réguliers ne peuvent décoller à pleine charge car la piste est trop courte, et les jets d’affaires, notamment américains, privilégient les aéroports voisins dont les pistes sont plus longues ».

Quatre ans à attendre les terrains

Youssef Sabeh estime que sans l’extension de la piste, une croissance significative du trafic, qu’il soit commercial, privé ou d’affaire, est hypothéquée.

« Et sans croissance de ce trafic, l’amortissement des investissements que nous avons faits ne pourra pas être possible et supportable par l’aéroport. Nous n’avons, ni les moyens ni l’ambition de concurrencer l’aéroport de Juliana », a poursuivi Youssef Sabeh.

Tout en affirmant que leur volonté est de passer de 1200 mètres à 1500 mètres, « 300 mètres nous séparent du succès. 300 mètres nous séparent d’une nouvelle porte et d’une nouvelle capacité pour accueillir un touriste de très haut niveau ».

« Comme vous le savez, c’est un dossier complexe qui comporte quelques obstacles d’ordre administratif et technique. Ce qui fait que le retard s’est accumulé. Quatre années, c’est beaucoup… », Aline Hanson, présidente du Conseil territorial de Saint-Martin.

Le dirigeant de la SNC Lavalin assure que la Collectivité est parfaitement consciente de l’urgence de l’aboutissement de ce dossier « dont dépend entièrement l’avenir de l’aéroport ». Et de rappeler que les terrains nécessaires pour l’extension de la piste devaient être disponibles pour décembre 2012, « bientôt on va fêter le 4e anniversaire », en assurant qu’il ne souhaite pas fêter le 5e anniversaire. « Je reste persuadé que la Collectivité, tout comme la SNC Lavalin, a à cœur de développer le rayonnement de cette piste ».

Des négociations en bonne voie

La présidente Aline Hanson s’est déclarée consciente de la nécessité d’allonger la piste, mais « comme vous le savez, c’est un dossier complexe qui comporte quelques obstacles d’ordre administratif et technique. Ce qui fait que le retard s’est accumulé. Quatre années, c’est beaucoup… ». Tout en annonçant que les négociations sont en bonne voie et qu’un prix aurait été convenu.

« Il reste cependant un point crucial à régler avant que l’achat des terrains ne puisse être engagé, il s’agit de l’étude que nous avons sollicitée depuis plusieurs années auprès de l’aviation civile ». Une étude incontournable pour déterminer la surface nécessaire autour de la piste et connaître ainsi les besoins effectifs en foncier pour agrandir la piste, « de ce fait nous saurons combien d’hectares il faut acheter et donc combien nous devons budgétiser ».

La présidente a aussi annoncé que le projet de construction de la route de contournement de la piste est aussi à l’étude, afin de d’évaluer le trajet le plus pertinent.

« Les marchés sont extrêmement concurrentiels et les positionnements stratégiques en matière de tourisme doivent se faire assez rapidement », Anne Laubies, préfète de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.

Réaliser rapidement l’extension de la piste

« Compte tenu du trafic que nous souhaitons, compte tenu des évolutions économiques et touristiques que nous souhaitons, cette extension de la piste est absolument nécessaire », a enchaîné la préfète déléguée Anne Laubies.

« Je sais que vous y travaillez, Madame la présidente, mais il faut le réaliser relativement rapidement (…) Parce que les marchés sont extrêmement concurrentiels et que les positionnements stratégiques en matière de tourisme doivent se faire assez rapidement ».

Pour ce qui est de l’étude, le Plan de servitude aéronautique (PSA), réalisée par l’aviation civile qu’attend la Collectivité, « c’est un peu où est l’œuf et où est la poule », estime la préfète.

« L’œuf c’est de quoi parle-t-on. Est-ce qu’on parle d’une piste de 1500, d’une piste de 1200, d’une piste de 1600 mètres ? Pour faire un PSA, il faut savoir de quoi on parle. Et ça c’est toute la difficulté. Lancer des études de PSA pour une piste à 1200, pour être ensuite sur des études pour une piste à 1500, ce n’est pas la peine de faire deux fois la même chose. Et en même temps, pour pouvoir lancer des études sur une piste à 1500, il faut quand même avoir un peu de visibilité », considère la préfète.

Et de conclure, « j’espère que nous allons sortir de la dichotomie entre l’œuf et la poule ».

Photo une : Les différents élus et responsables de la SNC Lavalin ont inauguré officiellement l’aérogare en coupant le traditionnel ruban tricolore.

Octavi de Lloà

Octavi de Lloà
Par Octavi de Lloà 24 Nov 2016 23:28