Sint-Martin / Sint Maarten : Rencontre pour un protocole d’accord entre les hôpitaux des deux parties de l’île

Octavi de Lloà
Par Octavi de Lloà 6 Juin 2016 08:10

Sint-Martin / Sint Maarten : Rencontre pour un protocole d’accord entre les hôpitaux des deux parties de l’île

Samedi matin a eu lieu, à l’hôpital Louis-Constant Fleming, une rencontre qui fait suite à plusieurs réunions de travail.

La création du nouvel hôpital de Sint-Maarten accélère les dynamiques de coopération entre les deux territoires, et cette entrevue a permis d’établir un protocole d’accord qui sera prochainement signé entre les différents partenaires engagés.

Le centre hospitalier Louis-Constant Fleming, l’ARS (Agence régionale de santé), l’assurance d’Etat Hollandaise SZV, l’Observatoire de la Santé, le ministère de la Santé de Sint-Maarten et le Sint-Maarten Medical Center ce sont réunis avant que le ministre de la Santé de Sint-Maarten, Emil Lee, ne se rende aux Pays-Bas pour défendre, auprès du gouvernement, la création du nouvel hôpital et de ses budgets.

Pour cela, « il était important d’avoir un accord de principe sur la participation de nos entités hospitalières à l’élaboration d’une nouvelle offre sur le territoire qui comprendra ce nouvel établissement de la partie hollandaise », assure le docteur Louis Jeffry, président de l’Observatoire de la Santé.

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1er plan, à gauche, docteur Louis Jeffry, président de l’Observatoire de la Santé et Emil Lee, ministre de la Santé de Sint-Maarten. 2e plan, à droite, Patrice Richard, directeur général de l’ARS de Guadeloupe et Roland Toussaint, directeur des hôpitaux des îles du Nord.

Un destin commun
« Nous avons fait le constat que, quel que soit ce qui doit se passer sur cette île, le niveau de prise en charge de la santé est inégal en partie française et en partie hollandaise », affirme Roland Toussaint, directeur des hôpitaux de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

« Nous n’avons pas les mêmes régimes sociaux, les mêmes couvertures en termes d’assurances et, néanmoins, nous partageons un destin commun. Si jamais il y a le feu, un avion qui s’écrase, un gros accident, un tremblement de terre, etc, nous sommes obligés de collaborer… ».

Le directeur des hôpitaux des îles du Nord considère que « pour toutes ces raisons, nous avons essayé de trouver un terrain d’entente, à minima au départ, pour pouvoir travailler (…) D’autant que Sint-Maarten va construire un hôpital de 100 places et qu’au lieu de nous faire la concurrence, nous avons décidé d’être complémentaire, à partir du moment où des accords ont été pris au préalable. C’est l’objectif de cette rencontre ».

Etre complémentaires et non concurrentiels
Travailler sur une offre qui sera répartie, éventuellement, sur les deux parties de l’île, mais qui ne sera pas concurrentielle, conduira à un partage des compétences et des moyens, « pour cela nous avons besoin de cet engagement qui permet d’aller plus loin dans cette dynamique », précise Louis Jeffry.

« Nous nous engageons à avoir une gouvernance commune que nous devons mettre en place pour l’ensemble du territoire de Saint-Martin. Ensuite avoir des ateliers communs pour tout ce qui concerne l’adaptation législative, l’éthique, les pratiques médicales, la communication, l’adaptation culturelle et linguistique… ».

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De droite à gauche au 1er plan, Roland Toussaint, directeur des hôpitaux des îles du Nord, docteur Louis Jeffry, président de l’Observatoire de la Santé, Patrice Richard, directeur général de l’ARS de Guadeloupe et Emil Lee, ministre de la Santé de Sint-Maarten.

Un accord pour ne pas faire l’avance des frais
Un autre volet concerne l’échange de professionnels de santé et de moyens « qui permettent de travailler ensemble sur les deux hôpitaux, nous permettant, à nous et à eux, de pouvoir échanger des ressources sur le territoire », selon le docteur Jeffry.

Ce dernier précise que pour les soins urgents, « le patient est emmené dans le centre le plus proche et à partir de ce moment-là, sera organisée une prise en charge de proximité. S’il s’avère que l’établissement est de l’autre côté de la frontière, les formalités doivent être fluidifiées, facilitées, pour avoir les éléments des dossiers médicaux et avoir des échanges permettant de travailler ensemble sur les deux hôpitaux ».

Et pour cela, Roland Toussaint affirme que « nous voulons qu’il y ait une prise en charge et qu’il y ait des échanges qui, dans l’avenir, soient signés entre la sécurité sociale française et les assurances hollandaise ».

Lors du prochain conseil d’administration de l’Observatoire de la Santé, la sécurité sociale sera présente pour pouvoir défendre cet accord de principe bilatéral, qui permettra au citoyen français qui a un problème en partie hollandaise, de ne pas faire l’avance des frais.

Octavi de Lloà

 

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Par Octavi de Lloà 6 Juin 2016 08:10