TEP Scan et Cyclotron en Guadeloupe, quand l’engagement citoyen porte ses fruits…

Igor Rembotte
Par Igor Rembotte 16 Nov 2014 18:33

TEP Scan et Cyclotron en Guadeloupe, quand l’engagement citoyen porte ses fruits…

310714-TEPSCANIl y a quelques mois, nous vous enjoignions à prendre part à la signature d’une pétition citoyenne “La Guadeloupe a vraiment besoin d’un TEPScan et d’un cyclotron”.

L’objet était de faire prendre conscience aux pouvoirs publics de la nécessité de voir la Guadeloupe s’équiper de ces matériels médicaux certes lourds mais qui permettent le diagnostic immédiat de maladies cardiovasculaires, cancers, Alzheimer et autres… et donc d’éviter des transfert sanitaires coûteux vers la métropole.

Grace à cet élan citoyen qui a mobilisé plus de 10 000 signatures, la Région Guadeloupe a décidé de se saisir du dossier au bénéfice de la circonscription sanitaire de Guadeloupe, intégrant Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

La maîtrise d’ouvrage du projet d’acquisition du cyclotron présenté par la région Guadeloupe a été confié à la SEM Patrimoniale. Créée en 2010, la Sem patrimoniale de la Région Guadeloupe a vocation à accompagner et soutenir le développement économique du territoire, elle est dirigée par Monsieur Jean-Paul Fischer.

Sous couvert des autorisations dédiées et délivrées par l’état le matériel pourrait être opérationnel dès 2016, ce qui constitue un prodigieux pas en avant dans le vaste concède d’égalité d’accès aux soins des français, fussent-ils ultramarins.


(lettre d’introduction de la pétition)

A Mesdames et Messieurs François Hollande, président de la République, et Manuel Valls, Premier ministre. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer. Victorin Lurel, président du Conseil régional de la Guadeloupe, et Jacques Gillot, président du Conseil général de la Guadeloupe. Ary ChalusEric JaltonGabrielle Louis-Carabin et Victorin Lurel, députés de la Guadeloupe. Jacques CornanoFélix Desplan, et Jacques Gillot, sénateurs de la Guadeloupe. Daniel Gibbs, député de Saint-Martin et Saint-Barthélémy (relevant de la circonscription sanitaire de Guadeloupe), Guillaume Arnell , sénateur de Saint-Martin (relevant de la circonscription sanitaire de Guadeloupe), Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélémy (relevant de la circonscription sanitaire de Guadeloupe).

C’est un archipel où les atteintes cardiovasculaires tuent plus que le cancer. C’est un territoire où plus de 10 % de la surface agricole utile est durablement contaminée par un pesticide, le chlordécone, dont toutes les études épidémiologiques ont démontré le caractère éminemment carcinogène.

Sur cette portion pluri-insulaire du monde, brassages de population et métissages de l’Histoire ont aussi laissé libre cours à des pathologies d’origine génétique (drépanocytose, hypertension artérielle, diabète), au point que la Guadeloupe déplore, chaque année, selon les chiffres officiels, 763 décès annuels des suites d’une affection cardio-vasculaire et 616 décès annuels (368 hommes et 248 femmes) des suites d’un cancer !

Dans sa grande générosité égalitaire de principe, la République avait prévu de doter la Guadeloupe d’un tomoscintigraphe par émission de positons (TEPScan), inscrit aux Plans Cancer I et II et à l’actuel Plan Cancer III : il n’en est toujours rien, alors que l’indispensable utilité de cet équipement d’imagerie médicale n’est plus à démontrer dans la détection et le suivi des maladies à fort taux de morbidité qui endolorissent et endeuillent nos familles.

Tous nos malades ne sont pas en mesure de prendre l’avion ou de pratiquer la fuite médicale pour subir un TEPScan à 8.000 kilomètres de leur lieu de vie, au moment même où l’affection de leurs proches leur est la plus nécessaire.

Région d’outre-mer pourtant exonérée de la contamination par le chlordécone, La Réunion dispose déjà d’une caméra TEP (et une deuxième y est en voie d’autorisation) ainsi que d’un cyclotron exploité par un Groupement d’intérêt public regroupant CHU de La Réunion et Université de La Réunion, comme cela pourrait être le cas pour la Faculté des sciences, implantée en Guadeloupe, de l’encore Université des Antilles et de la Guyane.

Mais, à la générosité républicaine de principe s’oppose toujours l’enveloppe budgétaire des 15 à 20 millions d’euros nécessaires et l’inertie de gouvernements et d’élus, finalement peu soucieux de la bonne prise en charge de nos pathologies et donc de l’avenir à long terme de 400.000 insulaires.

La présente pétition a pour objectif de les rappeler à leur devoir : il faut, d’urgence, doter la Guadeloupe d’un TEPScan et d’un cyclotron !

 

Igor Rembotte
Par Igor Rembotte 16 Nov 2014 18:33