Communiqué Gendarmerie : Braquage et prise d’otage de la bijouterie GoldFinger du 22 Octobre 2014

Gendarmerie
Par Gendarmerie 25 Oct 2014 19:10

Communiqué Gendarmerie : Braquage et prise d’otage de la bijouterie GoldFinger du 22 Octobre 2014

INTERPELLATION DES AUTEURS PRÉSUMÉS D’UN VOL A MAIN ARMÉE, AVEC PRISE D’OTAGE ET TENTATIVES D’HOMICIDE VOLONTAIRE PAR ARME À FEU SUR DES MILITAIRES DE LA GENDARMERIE NATIONALE À SAINT-MARTIN

Le mercredi 22 octobre 2014, vers 10h40, trois individus armés pénètrent dans la bijouterie «Goldfinger» située rue de la République à Marigot à St-Martin. Ils menacent avec des armes de poing le propriétaire des lieux et dérobent des bijoux, dont de nombreuses montres en or de luxe.

Une partie du butin emporté par les malfaiteurs...

Une partie du butin emporté par les malfaiteurs…

Le centre opérationnel de la gendarmerie (C.O.G) de St-Martin est alors immédiatement avisé par une employée. Une patrouille du peloton de surveillance et d’intervention (P.S.I.G) de la compagnie de gendarmerie de St-Martin et St-Barthélémy et une patrouille du détachement de surveillance et d’intervention (D.S.I) de Marigot, appartenant à l’escadron de gendarmerie mobile (E.G.M) 23/7 de Sélestat en mission à St-Martin, arrivent rapidement sur les lieux alors que les malfaiteurs se trouvent encore dans la bijouterie.

La première patrouille de gendarmerie qui arrive sur place est composée de quatre militaires du P.S.I.G de St-Martin. Pensant que les malfaiteurs ont déjà quitté les lieux, deux militaires pénètrent en sûreté par le sas, en étant appuyés par deux autres postés à l’extérieur du commerce. À l’ouverture de la porte automatique, les gendarmes se trouvent nez-à-nez avec trois malfaiteurs qui ouvrent aussitôt le feu à trois reprises en direction des forces de l’ordre. À cette occasion, les deux gendarmes se trouvant à l’extérieur sont légèrement blessés par des éclats de verre.

Face à cette situation, les quatre militaires du P.S.I.G se replient et s’abritent en protection derrière leur véhicule.
Ils sont alors rejoints par une deuxième patrouille du D.S.I de Marigot. Tandis que la première patrouille du D.S.I a pris position avec le P.S.I.G à l’avant du commerce, la seconde va se positionner à l’arrière de la bijouterie.
Les trois malfaiteurs quittent ensuite le commerce en prenant en otage le manager de la bijouterie qu’ils tiennent en joue avec une arme à feu. Ils tirent à nouveau à trois reprises en direction des gendarmes qui ne ripostent pas compte tenu de la présence de l’otage. Les malfaiteurs prennent la fuite à pied, puis braquent le conducteur d’un véhicule et s’en emparent, en laissant sur place l’otage et le conducteur.

Bloqués peu après par la seconde patrouille du D.S.I initialement positionnée à l’arrière de la bijouterie, les trois malfaiteurs sortent du véhicule. L’un d’entre eux menace les gendarmes avec son arme alors qu’un deuxième transporte le sac contenant leur butin. Ils longent alors la Marina royale à hauteur du restaurant le «Yacht club». Malgré les sommations d’usage, un des malfaiteurs tire à nouveau ; son projectile pénètre dans l’habitacle du véhicule de la gendarmerie par la lunette arrière.

Un premier gendarme mobile de la patrouille riposte à une seule reprise. Les trois malfaiteurs poursuivent leur fuite en abandonnant le butin. Ils tirent à nouveau à deux reprises. Le premier gendarme mobile riposte trois fois, et un de ses camarades tire une seule fois.

Les malfaiteurs en fuite se retrouvent alors face à une patrouille composée de trois gendarmes départementaux de la communauté de brigades de St-Martin venue en renfort. À sa vue, deux malfaiteurs se rendent et le troisième parvient à s’enfuir. Ce dernier est activement recherché.

Au total 14 tirs d’arme à feu ont eu lieu : 09 de la part des malfaiteurs et 05 de la part des forces de l’ordre.
Les deux auteurs présumés sont interpellés et placés en garde à vue à 10h50.

Les premiers éléments recueillis par les enquêteurs permettent d’établir que les auteurs présumés, de nationalité vénézuelienne, sont arrivés, en provenance de Caracas, le 06 octobre pour celui qui est en fuite et le 17 octobre 2014 pour les deux individus interpellés, à l’aéroport international Princess Juliana de Sint-Maarten.

pistolet

Pistolet semi-automatique type « Baby Desert Eagle » – Calibre 40

Les trois malfaiteurs étaient porteurs de deux armes de poing :
– un pistolet type semi-automatique en calibre 40 modèle «Baby Desert Eagle», avec lequel ils ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre. L’arme a été saisie, chargeur vide;
– un revolver chromé porté par l’individu en fuite. Ce revolver n’a, semble-t-il, jamais été utilisé à l’encontre des forces de l’ordre.

Les mis en cause justifient leur reddition par le fait que le chargeur de leur arme de poing était vide et qu’ils se trouvaient ainsi dépourvus de munitions.
Le butin, retrouvé par les gendarmes lors des interpellations, était composé de 115 montres de luxe dont la plupart d’une valeur unitaire comprise entre 10.000 et 30.000 euros l’unité.

En accord avec les magistrats des Parquets respectifs de St-Martin et de Sint-Maarten, une coopération policière et judiciaire efficace et rapide a pu être mise en place, dans l’urgence, entre les services d’enquête de Sint-Maarten et la brigade de recherches de la gendarmerie de St-Martin, afin d’effectuer des perquisitions dans l’hôtel où étaient «descendus» les malfaiteurs.

Le 24 octobre 2014, dans la matinée, les deux individus mis en cause ont été présentés devant les magistrats du Parquet de Pointe-à-Pitre ( pôle criminel ), mis en examen, et incarcérés au centre pénitentiaire de Baie-Mahault.
Au cours de cet événement et dans les 48 heures qui ont suivi, la compagnie de gendarmerie départementale de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, renforcée de l’escadron de gendarmerie mobile 23/7 de Sélestat, a mobilisé plus qu’une cinquantaine de militaires et de considérables moyens d’intervention, d’identification criminelle et d’investigation judiciaire. Le service de la police aux frontières ainsi que la police territoriale de Saint-Martin ont également participé au quadrillage du terrain dans les heures qui ont suivi l’événement.

La brigade de recherches de la gendarmerie de Saint-Martin demeure saisie de l’enquête, placée à présent sous la direction d’un juge d’instruction de Pointe-à-Pitre dans le cadre de l’ouverture d’information décidée par les magistrats.

Le commandement de la gendarmerie a tenu à souligner le professionnalisme et le sang-froid dont ont fait preuve les forces de l’ordre lors de cette intervention qui aurait pu connaître une issue dramatique.

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Par Gendarmerie 25 Oct 2014 19:10